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Les loups-garous
Maria Thunholm
Chapitre 1
La rencontre
Vous vous demandez sûrement qui je suis et c’est tout-à-fait normal. Je m’appelle Maria d’Angelo et je suis un loup-garou. Bien sûr que vous ne me croyez pas sur ma parole, vous avez besoin des preuves pour le comprendre. La pleine lune ? Non, je peux me transformer à volonté dès le moment je suis devenue une bêta, la lune reste importante dans ma vie, son cycle me permet de vivre. Si je peux rester humaine sous la pleine lune ? Oui, bien sûr que c’est possible. Mais dites-moi plutôt de quoi vous parlez ?
Regardez les murs, le plafond et le sol du café, cela me rappelle de ma première rencontre avec l’homme qui changea ma vie, un alpha d’une meute très puissante, à la recherche d’une alpha. Non, il m’a mise en épreuves, il ne m’a même pas mordue contre mon gré. Oui, c’était ici où notre première rencontre a eu lieu, un homme charmant, un regard triste fut ma première remarque. Le soir fut clair, un été très chaud et moi en une tenue de moto avec mon casque sur cette table, j’avais pris une limonade ce soir-là. Ma Honda garée devant le café, une moto très agréable à conduire. Bref, cet homme arriva en moto, des pas incertains dirais-je dès qu’il descendait et entra, il s’asseyait à cette table dans le coin, sous le tableau du pont, je crois bien qu’il s’agit du Golden Gate à San Francisco. Bref, je sais que c’est l’espagnol et c’est ma première langue latine, j’espère que je n’ai pas trop oublié de cette langue passionnée, le rouge m’en rappelle.
Qu’ai-je à vous raconter ?
Commençons par mon approche, car je lui adressais la parole en le consolidant. Vous devez être un motard pour y piger, un langage particulier. Vous voilà ce qui s’est passé.
Il souleva son regard en me regardant, il regarda mon blouson avec des étincelles roses que je portais sur mon bras gauche. – Bonsoir, une autre motarde ce soir. Cette belle Honda est à vous, je suppose.
- Bonjour motard. Oui, c’est ma première, j’aimerais trouver une autre un beau jour. Mais votre moto est vraiment unique. Mais votre regard m’intrigue quand-même.
- C’est si évident ?
- C’est qui m’est évident est le fait que vous êtes triste, j’ignore la raison.
- Triste ? Bien sûr, la solitude me rend triste et j’ignorais que c’était évident.
- Que peut rendre un bel homme triste ?
- Me rendre triste ? Au sommet, j’ai tout ce qu’un homme peut se souhaiter, malgré ça…
- Malgré ça il y a une chose qui vous manque.
- J’ai une femme qui m’aime, mais est l’amour suffisant ?
- Parfois il est loin d’être suffisant, c’est pour ça j’aime rouler le soir sur la route sous un ciel étoilé, la sensation d’être seule me fait vivre à ce moment-là, mais les souvenirs me rattrapent toujours dès que je m’arrête là au bord de la mer et ressens la brise qui caresse mes joues et fait voler mes cheveux, très légèrement.
- Bon, mes amis m’attendent au campement. On est une bande de motards, on est en passage.
- Évidemment que vous êtes en passage, je n’ai jamais vu votre visage dans le coin.
- Donc vous êtes de cette petite ville ?
- Oui, je suis partie et revenue, mais j’ai le sentiment qu’un jour je serai partie pour toujours.
- Ce jour-là arriverait, je veux dire que vous avez l’air d’être une aventurière.
- C’est certain, je n’arrête pas à penser à ma prochaine destination.
- Mon problème est de m’assiéger, trouver une maison, un lieu à habiter. J’ai du mal à m’attacher à un lieu.
- Moi j’ai du mal à quitter ma maison, ma chienne me retient. Parfois j’aimerais comprendre la vie d’un chien un peu plus profond.
- Je peux dire que je le comprends bien, mais j’en doute que vous me comprenez là.
- J’avoue, comment peut un être humain comprendre un chien ? Bref, un loup domestique, car le chien n’est rien d’autre qu’un loup domestique, peu importent les tailles. Leur chasse est similaire à celle des loups, chaque individu à son rôle et une hiérarchie bien distinguée.
- Vous étudiez la biologie ?
- J’aime les animaux et voilà, c’est tout.
- Que feriez-vous si vous aviez la possibilité de vous mettre dans la peau d’un loup ?
- J’ignore, probablement j’essayerais de comprendre leur hiérarchie, disons comment établir mon rôle dans une meute.
- Je pourrais vous faire vivre cette expérience, mais je vous préviens quand-même, c’est dur à établir sa place dans la hiérarchie et encore plus dur à garder sa place si on a un rang plutôt haut. Celui qui est en bas à deux choix, rester avec la meute ou tenter sa chance d’ailleurs pour créer ou rejoindre une autre meute.
- Oui, mais c’est la loi de la nature, une question de survie pour les loups comme espèce.
- Comme pour leurs proies qui s’adaptent aussi bien en améliorant leur défense.
- Les loups attaquent plutôt les individus malades dans une horde, autant que je sache.
- Bien sûr, les efforts prennent beaucoup d’énergie et cela aide également leur proie à s’améliorer et devenir plus fort, disons une horde plus saine.
- Que faites-vous exactement ?
- J’étais biologiste autrefois, j’ai dû quitter l’université pour des raisons personnelles et maintenant je suis en quête d’une maison, j’ignore quand je la trouverai.
- C’est pour ça que vous savez tant de choses sur le loup ?
- Pas exactement, mais je ne puis vous en expliquer, c’est compliqué. Par contre je peux vous présenter à la bande, disons à demain à midi.
- À moi de donner le lieu ?
- Oui, on n’y connaît rien.
- Disons à Oaxen, un îlot, là où se trouve un petit restaurant très sympathique en plein archipel de la mer Baltique.
- Comment se rendre à ce restaurant alors ?
- Il y a de nombreux panneaux, juste suivre les panneaux vers Vagnhärad. En sortant de Järna vers Södertälje, au lieu de prendre l’autoroute juste suivre la route nationale et tourner à gauche vers Mörkö, puis c’est facile à trouver le lieu.
L’homme fut silencieux un long moment et je l’étudiais avec curiosité, il fut soucieux, disons il avait l’air d’être responsable de nombreuses personnes. Je buvais tranquillement ma limonade et commandais un gâteau au chocolat, une spécialité locale. Il baissa son regard, tapa ses doigts sur la table et son regard fut soucieux. – Ben, j’accepte, mais je dois vous avertir, ne venez pas avec votre chien.
- D’accord, ma chienne peut quand-même rester seule quelques heures.
- On a oublié de se présenter, mais cela me plaît, un mystère me plaît.
- Oui, on pourrait se présenter à demain. Je souriais et l’étudiais quand il souriait, un sourire mélancolique. – Dites que l’ange vous a invité, un indice de mon nom de famille.
- Et moi, vous auriez sûrement déjà une idée, mais attendez jusqu’à demain de répondre.
- D’accord, un motard mystérieux pourrait être un challenge, je trouverai la réponse avant notre rendez-vous.
- Demain l’on se donnera les réponses. Je vais finir mon café et puis il sera temps de rejoindre ma meu. Il s’interrompit là. – Pardon, ma bande.
- On a probablement trop parlé des chiens et loups.
- Sûrement, c’est pas grave.
Il finit son café noir sans sucre, j’ignorais quand il avait commandé et quand il avait commencé à le déguster, car il ne buvait pas, j’avais l’impression de parler avec un professeur au lieu d’être avec un motard. Il se leva en disant au revoir avec regret, c’était mon impression. Je lui répondais avec un ton neutre, au moins je le crois. Il partit en m’étudiant, il fut curieux et son regard eut un changement, il fut soudain plus vif.