Marie se rendit à un café dans le quartier de Montmartre, regardant le carousel, là-haut la Basilique du Sacré-Coeur, elle continua à ce fameux café du film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, elle eût besoin de se calmer après les insultes d’un gars sur les réseaux sociaux, qui le ménaça violemment, il voulut la poursuivre. Elle pensa à ces vidéos qu’il avait envoyée à sa boîte de mail, il cria qu’il veut la tuer, qu’elle fut une sorcière. Arrivant au café, entrant en disant bonjour au gars derrière le comptoir. Sa jupe rouge bougea quand le vent de la rue entra quand la porte se referma.
« Bonjour Mademoiselle, un café mocca comme d’habitude ? »
« Mais Jean, on peut se tutoyer, juste Marie. » Elle réfléchit. « Finalement je prends un cappucino. »
« Assieds-toi, je te l’emporte le plus vite possible. »
Elle s’asseya dans son coin préféré, au fond à gauche. Jean la regarda en souriant, elle lui regarda en souriant aussi, elle sut qu’il eût un petit copain, Marc. Jean prit la tasse et un petit biscuit à côté, allant avec sa marche élégante, un peu féminin quand-même, habillé en une chemise rose, un pantalon chinon, bleu clair, ses cheveux parfaits.
« Comment vas-tu ? » dit-il en même temps qu’il posa le plateau sur la table.
« Ben, plutôt bien, j’avais juste besoin de me détendre un peu. »
« Que se passe-t-il ? » un ton d’inquiètude.
« T’inquiète, juste un con sur les réseaux sociaux. »
« Mais ça pourrait être grave ? » Il s’asseya en face. « Tu sais, il y a pleins de malades qui pourraient te chercher. »
« Certes, mais je ne prends pas ses menaces au sérieux, il est colérique, mais je m’en inquiète… » silence, elle vit la porte du café s’ouvrir et le gars était là, celui qui la menaça. « Il est là. »
« C’est lui ? » Jean étudia le gars habillé en jean bleu, un chemise mi-ouverte, des cheveux en désordre. « Il pourrait être dangereux. »
Malgré sa remarque sur le gars, il se leva et retourna au comptoir pour prendre sa commande. Le gars fut un peu agité, nerveux, son regard parcourut le café et il la vit.
« Bonjour Monsieur, que voulez-vous boire ? »
» Eh, un café espresso, s’il vous plaît. » Il n’arrêta pas de jeter un regard sur Marie.
« Comme c’est déjà fait. »
Il hésita en regardant Marie dans les yeux, elle évita de lui regarder, dérangée par son regard. Puis il s’approcha d’elle quand-même, il commença à parler lentement.
« Eh, je suis bête, je n’aurais pas dû me comporter comme un connard et envoyer ces vidéos-là. »
« Non, tu ne l’aurais pas dû faire, mais tu l’as fait. » un ton plutôt amer. »
« Ben, je voulais m’excuser auprès de toi. On peut en parler ? »
« Tu es là; assieds-toi. » un ton sec.
Jean vint avec le café espresso en servant le gars et en même temps il jeta un regard à Marie, qui hocha sa tête pour dire que ça irait.
« En effet je n’aime pas ton opinion politique, mais je n’ai aucun droit de te menacer. »
« Là on est d’accord, je voulais aller porter plainte »
« Je comprends, mais je me laissais m’emporter et c’est vraiment stupide de ma part. »
« Ëtre en colère, aucun problème, mais me menacer est quand-même criminel. »
« Oui, tu as tout-à-fait raison. Si tu veux porter plainte, fais-le. »
« Je t’accorde la liberté d’expression, aucun souci. Tu as droit à ton opinion. »
« En effet, toi aussi. J’avoue que j’aime pas les immigrants. »
« Tes propos racistes, peut-être tu n’aimes pas les Juifs ? »
« Pas du tout, c’est eux qui sont derrière l’immigration. »
« Je suis Juive, as-tu un problème avec moi ? »
« Eh, pas exactement, c’est l’élite.. » silence.
« Ben, mais si tu parles de Soros, n’oublies pas qu’il était milliardaire, il ne répresentait pas les Juifs ordinaires. »
« Eh, je te donne raison là. » il baissa son regard. Il pensa que Marie fut fûtée, intelligente.
« Tu n’as rien d’autre à dire ? » un peu énervée.
« Je croyais que les Juifs étaient nos ennemis. »
« Nous sommes Français comme toi d’abord, la France est un pays laïc. »
« Oui, je veux défendre les valeurs républicaines, c’est tout. »
« Tu crois que je veux seulement défendre Israël ? Je suis d’abord Française et la France est mon pays. »
Il y eût un long moment silencieux, Jean regarda avec inquiètude ce qui se passa, Marie lui donna signe que ça allait. Puis le gars se pencha sur la table, apparemment honteux.
« Mon vrai nom est Martin Legrand, si tu veux aller porter plainte, je ne t’en empêche pas. »
« Bien, Martin, je ne le ferai pas maintenant, mais si tu recommces je le ferai sûrement. »
« Merci, je t’en suis redevable. Je t’éviterais sur Twitter, je t’en jure. »
« Je n’ai rien contre une discussion politique, mais avec un respect réciproque. »
« C’est vrai, j’essayerai de ne plus me laisser emporter, je vais me comporter. »
« La liberté d’expression est pour tous les citoyens, pas uniquement pour la droite. »
« Je m’en rappelerai. Tu es libérale, n’est-ce pas ? »
« Oui, je suis libérale et j’ai voté pour Macron. »
« Franchement, j’ai voté Marine Le Pen aux éléctions présidentielles. »
« Et alors ? Tu as droit à ton opinion politique, mais j’ai aussi le droit de te le contredire. C’est ainsi. »
« Bien, merci encore de ne pas porter plainte, je m’en vais. Au revoir. »
« Au revoir Marc. »
Un silence pendant le temps que Martin passa au compoir pour payer son café, juste avant de sortit du café à la porte il se retourna avec un sourire sur ses lèvres, il fut soulagé, mais toujours gêné. Marie le vit s’en aller et Jean retourna à la table en regardant Marie qui pencha sur la table.
« Tout va bien ? »
« Oui, il s’en est excusé et il m’a même donné son nom pour que je puisse porter plainte contre lui. »
« Tu vas le faire ? »
« Non, s’il recommence je le ferais. Il est au courant. »
« T’inquiète pour le café c’est à la maison. »
« Merci Jean, tu es un trésor. »
« Mais de rien. » il sourit chaleureusement.
Marie se leva et prit son sac à main, ses cheveux marrons tombèrent sur ses épaules, elle regarda Jean en souriant. Ils dirent au revoir et Marie rentra chez elle soulagée et contente d’avoir eu cette discussion.