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amour, écriture, Bretagne, France, histoire fictive, Korrigans, Les Kornikades, pensée, réflexion, Surnaturel
Trois heures du matin, la tempête s’est arrêtée, Nicolas tint son verre de vin rouge, il tenta de prendre la parole en plusieurs réprises, je lui disais de prendre son temps. Je jetais un coup d’oeil à travers la fenêtre, il paraissait qu’un loup était dans la clairière. Il reprit l’esprit, commença à parler à basse voix. – Je me souviens de ce jour-là, quand elle mourait. C’était comme hier. Ecoutez bien, il faut que vous le dise.
Claire sortait et il fit beau ce jour-là, Nicolas restait à l’intérieur, elle regarda le soleil. – Chéri, viens me réjoindre. Elle s’imaginea leur fils Gwaën courir dans le pré, il avait été un enfant plus ou moins vif. Il était parti à Nantes pour étudier, il avait 21 ans ce jour-là. Un grand homme, plus grand que son père, des yeux verts et des cheveux chataîns clairs.
Nicolas sortit avec sa canne, c’était un bâton en bois en réalité, il prit la main de Claire. – Oui, je crois bien qu’il sera une belle journée. Il emrassa sa femme, puir reprit la parole. – Si l’on allait faire un pique-nique à la colline ?
Claire réfléchit un bref moment, elle regardait autour d’eux et le panier était déjà prêt. – Tu l’avais déjà préparé. Si je dirais non alors ?
Nicolas avec son regard vif, souriait en cherchant le panier. – Et alors, tu es partante ?
Claire ne put s’empêcher de sourire chaleureusement. – On y va. Sa jupe bleue bougea sous le vent, sa chemise blanche avait un symbole infini sur la poitrine, grisâtre. Ses chaussures de randonnée furent propres. Elle regarda son mari habillé en jean et une chemise verte, lui aussi avait mis ses chaussures de randonnée. Elle souriait, car c’était toujours pareil, c’était leur petit jeu.
Nicolas mit sa veste au-dessus du panier, il avait vérifié qu’il eût une bouteille de vin rouge, des pains, du Camambert et une saucisson sec. – Je suis prêt, tu devrais peut-être prendre ta veste.
– D’accord , si tu le dis, mais je suis sûre que tu tinquiètes pour rien. Elle rentrait, prit sa veste bleue. Puis ils partirent en marchant vers la colline, deux kilomètres de marche, mais c’était là où il se sont amoreux de l’un l’autre.mais aussi la première fois quand ils ont fait l’amour. Claire se souvint le léger baiser, sa main sur son genou, il y hésita, ayant peur de lui faire du mal. Elle se souvint de ce jour-là, pleinement. Nicolas avança et elle le suivit, les herbes furent vertes, les fleurs de toute couleur. Leurs pas firent de craquements quand ils marchèrent sur les branches.
Un peu plus tard sur la colline, les rochers qui témoignent des druides, il y eût un lieu de culte. Il fallait plaire les Korrigans, les Kornikades, qui jouèrent de tours avec les êtres humains, il y aurait pu une possibilité de trouver de l’or, un cadeau des Kornikades. Ils furent justement assis entre les rochers, le panier ouvert et Nicolas prit un morceau du saucisson sec. Il se souvint qu’il avait oublié l’offrande aux Kornikades. Tant pis pensa-t-il, ce sera pour une autre fois. Ils eurent l’impression d’être surveillés à ce moment précis, il n’y eût personne. Ils s’embrassaient passionnement, ils firent l’amour sous un ciel bleu, il caressa les seins, elle lui toucha à l’arrière des oreilles. Mais il y eût une sensation étrange cette fois-là, quelqu’un leur regarda, un être malveillance. Ils s’arrêtèrent en parcourant l’environnement, ils n’étaient surtout pas seuls, mais ce n’était pas un être humain qui rôdait autour d’eux.
Nicolas se leva brusquement. – Qui est là ? Montrez-vous ! Il eût peur, c’était un présentiment, une alerte qui lui fit pétrifié. Il regarda Claire qui se protégea avec le couteau. Le ciel changea rapidement, il se fit noircir et les bruits de pas venant de nulle part, partout autour d’eux. Il n’y voyaient personne, Claire sentit des petites mains qui la touchaient, soudainement prisée, elle vit Nicolas qui tenta de prendre sa main, mais une force invisible l’empêcha de le faire. La terre s’ouvrit derrière Claire et Nicolas fut figé, ne pouvant rien faire pour aider sa femme, la sécourir n’était pas possible, les créatures le tinrent. Il vit Claire disparaître lentement, engloutie par le sol et il vit les Kornikades, des oreilles pointues, des yeux sombres, des cheveux gris. Les fines mains tiraient, le regard de Claire fut terrifiant. Il entendit une voix. – Elle est notre otage, attention au loup-garou.
Après un moment le ciel est redevenu bleu, le panier et toute la nourriture se sont répandus partout. Il s’asseya et fixa son regard sur le lieu où Claire disparut. Il ne put pleurer, juste ressentir cette peur, ce qu’il avait vécu a-t-il rêvé auparavant. Il sentit la culpabilité et la colère. – Pourquoi ai-je ignoré ce que vous m’aviez dit dans mes rêves ? S’écria-t-il et commença à pleurer.
Il est rentré, seul dans la maison, il vit le manteau de sa femme, celui que Claire portait quand ils étaient en ville, il le prit et sentit l’odeur de Claire en pleurant. Il ne sut le dire à leur fils, les jours passèrent, les jours devinrent des semaines, des mois et des années. Et l’étrangère arrivera qui brisera la malédiction pensa-t-il dans sa solitude.
Comme il était face à moi, il finisse son histoire en tenant un mouchoir avec les initiales de Claire. – Vous voilà, je ne sais pas si elle est vivante ou morte, c’est ça qui fait mal.
Je tins sa man gauche, je lui disais à basse-voix que je suis vraiment désolée. – Je ne sais pas comment vous le dire, mais je vous crois vraiment.
Il regarda à la direction de Klovis qui était assis sur le banc à côté de la porte d’entrée. – Je m’imagine que vous êtes accompagné, mais je ne veux pas voir votre compagnon.
Klovis n’en disait rien, il paraissait qu’il ne se souciait pas de l’histoire de Nicolas. Je sus quand-même qu’il n’était pas sur son territoire. Klovis me regarda avec un regard neutre, il murmura. – Je n’y suis pour rien, je ne peux rien faire pour lui. Peut-être toi, je l’ignore.
Nous restions le reste de la nuit assis dans la cuisine en silence, j’avais sa main dans les miennes. Son regard baissé, il lisait les initiales de sa femme disparue.
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Maria Thunholm