Je veux m’ouvrir pour toi, quand le soleil se lève, quand la lune devient pleine, voudras-tu m’écouter ?
Ça sent toujours l’amour, et l’espoir devient une foi, des vents soufflent toujours, et se calment.
Je veux toujours te donner du temps, à recevoir mon désir, j’espère que tu prendras le relais, quand ma foi est faible.
Ça sent toujours bon, quand tu me prends, dans tes bras, quand tu me laisses pleurer.
Quand mon premier amour disparaîtra, celui de ma mère, quand le soleil se couche, j’espère que tu seras à mes côtés.
Quand j’entends ces mots-là, prononcés par un étranger, son décès est devenu officiel, j’espèreque ton épaule sera là.
Quand la lune redevient pleine, les gouttes salées sur mes joues, mes yeux pleins de deuil, quand ta main tient la mienne.
Ça sent toujours l’amour, quand le soleil se lève, quand un monde sans elle commence, voudras-tu m’aimer ?
Maria Thunholm
– Les trois premières parties sont ma traduction d’une chanson interprétée par Marie Fredriksson, För ännu doftar kärleken, le restant est purement mon texte.
Tu me retrouvais dans la misère, encore une fois, quand je me retrouve dans ce trou de désespoir tu reviendras, te trouver m’est impossible, c’est à toi de me guider, en émoi, une lueur là-bas, rien ne t’empêche de me retrouver.
Tu es précieux, dès la naissance tu viens de m’accueillir à ce monde, dans les bras de ma mère, mes frères, mes protecteurs, m’aimaient, quand je suis tombée du rocher, il était là en me portant dans ses bras, à notre mère, mon frère.
Ton nom est prononcé en de nombreuses langues, on n’a même pas besoin de prononcer ton nom, ton langage si universel est omniprésent dans toutes les langues, rien ne t’empêche d’envoyer Cupidon à moi, aux autres.
À toi de me guider, de réchauffer mon cœur, de me montrer un chemin lumineux, à moi de choisir de l’emprunter ou pas, suivre ta douce voix, pourtant si silencieuse, si forte dans nos cœurs, rien ne t’empêche de tirer la flèche dans nos cœurs.
Ton nom est l’amour, tu as de nombreux aspects, parfois on souffre tellement à cause du manque d’affection, tu essayes de me montrer la lumière.
La question c’est si je prends la direction de la lumière ou si choisis l’obscurité à renouveau, je veux aimer, mais je m’en sens incapable, tu souffles dans mon oreille, tu caresses ma joue, rien ne t’empêche d’essayer à me dire que tu existes, à moi de t’écouter.
Je me suis dit qu’il fallait rester à l’écart en arrivant à la maison de Nicolas, il fut occupé par le jardinage, il parcourut le jardin et sa tristesse profonde se montra dans son langage corporel, la porte d’entrée mi-ouverte, je notais l’arrivée du chat venant du bois qui entra par la porte. Claire souriait en me regardant et je lui parlais à basse voix. – Allez, il sera heureux de te revoir. Klovis descendit de mes épaules en même temps qu’elle commença à piétonnier, puis allant nerveusement vers Nicolas qui s’asseyait pour regarder une plante. Il en fut préoccupé et n’y remarqua pas les pas légers de Claire, sa jupe mi-longue et sale bougea dans le vent et elle posa sa main droite sur l’épaule de Nicolas, qui tourna la tête pour voir qui c’était et il fut d’abord choqué en voyant sa chère Claire, il commença à pleurer de joie et se releva brusquement, ils s’embrassèrent et ils y restèrent un longtemps. Puis Claire fit signe à moi de venir.
Nicolas avec ses larmes sur les joues souriait. – Elle a dit que tu es allée pour la secourir. Je ne sais pas comment, mais je n’ai… Il n’acheva pas sa phrase, il regarda sa femme avec un regard gai.
Je fis un petit geste avec ma main droite pour lui dire qu’il n’avait pas besoin de me remercier. – J’ai juste fait ce qu’il fallait faire.
Claire qui put voir Klovis à mes côtés souriait. – Je t’en remercie, mais tu as payé cher pour nous aider. Elle fit l’allusion de ma lycanthropie sans la mentionner.
Je sentis la main de Klovis sur ma cheville, j’ai jeté un coup d’œil avant de répondre. – Il en vaut la peine.
Nicolas fit signe à nous de lui suivre à la maison, nous y allions ensemble et quand j’entrai dans la pièce où le chat était, il sentit que j’avais changé et il était nerveux à ma présence, Nicolas le remarqua. – Qu’y a-t-il ? N’aies peur, c’est ta maman et Marie. Le chat se calma quand il comprit que je n’étais pas une menace, mais il restait à l’écart. Claire partit pour changer de tenue, et moi je posais le sac-à-dos dans un coin.
Un peu plus tard à table avec une bouteille de vin rouge, ils avait préparé des steaks hachés avec les frites et des haricots verts, il s’en excusa. – C’est tout que j’avais.
Je lui regardais souriant et répondit assurément que tout est parfait. – C’est bon, l’importance est la bonne compagnie et j’en suis certaine que c’est délicieux.
Nicolas souriait et donna un léger baiser à sa femme, puis il ouvrait la bouteille de vin et nous servit. – Bon appétit, et j’aimerais trinquer pour notre amie et ton retour, ma chérie. Santé ! On y a trinqué avant de manger et boire.
Une discussion vive y eût lieu et la cuisine remplie de nos rires, Klovis assis sur la chaise, laquelle qui semblait être vide pour Nicolas, il y eût un peu de mon steak haché que je lui avais filé discrètement. Claire souriait, elle vit Klovis manger.
Après avoir mangé Nicolas regarda sa femme curieusement. – Mais qu’as-tu vécu ?
Claire secoua légèrement la tête, réfléchissant avant de raconter son histoire.
Le jour où j’ai été emmenée au royaume des Boléguéans, j’étais terrifiée lorsque je me retrouvais face à des créatures que je ne connaissais pas. Il y eût même un loup-garou, il se transformait à volonté, il ne fit rien, il sortit la nuit, je suppose que personne ne le voyait. Il y eût un couple royal, des servantes qui s’occupaient de mon bien-être, j’étais libre à parcourir le royaume souterrain. Le portail ne s’ouvrit automatiquement pour les créatures, mais je n’y pus traverser et les gardes eurent un sourire intriguant en me regardant. Je me suis dit que les mines pourraient mener à une sortie, j’ai passé le temps de chercher dans les longs tunnels, il y eût une bête féroce, j’ai vu les ombres et entendu de grognement, mais je ne me suis jamais dit d’y aventurier. Je rentrais toujours à la grotte qui est énorme, la nourriture était plutôt des légumes et parfois de la viande. Ils ne me faisaient pas du mal, le roi parlait d’une prophétie et que je faisais partie d’elle. Marie vint et j’ai vu quand le loup-garou la prit avec ses griffes en lui parlant, le prix à payer pour un acte de bravoure fut justement de vaincre la bête au fond de la mine. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais j’entendais deux bêtes qui se battirent dans les tunnels, après avoir entendu un cri douloureux. Après Marie revient avec de nouveaux habits, puis on est remontées et ils nous ont laissées partir.
Je souriais nerveusement, je ne voulus pas dire que j’étais devenue une lycanthrope. Mais Nicolas me regardait curieusement. – Tu sais, je crois que les loups-garous existent et qu’ils sont des gardiens du bien.
Je baissais mon regard pour voir la réaction de Klovis, il l’acquit. – C’est peut-être un prix à payer, soit c’est un don, je l’ignore.
Claire murmura. – C’est une malédiction, mais certains sont peut-être capables d’en faire une bonne chose.
Je souriais intriguant, je sentis les odeurs de leur chat, qui restait à l’écart. – Je ne sais pas, je ne m’en souviens du rien, mais j’ai l’impression que certaines choses semblent être nécessaires pour le bien de l’altruisme.
Nicolas me regardait souriant. – Je crois en toi, tu t’en serviras pour faire du bien.
On y parla toute la soirée et ils partirent dans leur chambre à coucher et j’y retournais dans le salon, le canapé fut prêt, je regardais Klovis qui monta sur un meuble et prit une serviette pour se couvrir. Le lendemain nous étions partis et ils restèrent devant la porte d’entrée en nous voyant marcher sous un ciel légèrement nuageux. Klovis parcourut le paysage en tenant ma tête avec ses petites mains.
Je sentis l’odeur du sang, je me suis tournée vers le gémissement, je voyais la bête qui partit lentement, elle n’était pas morte, seulement vaincue. Mes mains furent couvertes de sang, je regardais mon reflet dans la flaque d’eau, mes yeux devinrent lentement marrons et mes canines disparurent. Mon corps svelte réapparut, mes vêtements déchirés, je me lavais et me relevais, mon sac à dos rempli de vêtements se trouvait une dizaine de mètres de moi. J’avais des blessures, j’y eus mal en allant de l’avant, la pierre grise foncée et une gemme verte devant moi, c’était une gemme que le roi avait demandée. Prendre la gemme verte me semblait être une mauvaise idée, j’y fis quelques pas vers mon sac à dos, je changeais de vêtements, je pris un jean et un pull vert, mes chaussures furent toujours bonnes, apparemment j’avais enlevé mes chaussures, donc je pris des nouvelles chaussettes et regardais les griffures sur mes bras, elle furent profondes, mais je guérissais étrangement vite. Mon manteau bleu marine se trouvait au fond du sac à dos, je sentais l’odeur de la bête s’éloigner, j’avais l’impression que la louve serait une alliée sur ma route sinueuse, même si la transformation était douloureuse, j’ignorais si j’allais justement revivre la même douleur.
Quelques minutes plus tard devant l’autel, il y eût plus de pierres que je m’imaginais en arrivant sur le lieu, une qui brilla au fond d’un trou, une lumière bleuâtre, une jaune derrière l’autel, une blanche devant, j’y étais confuse, car j’ai entendu une voix rauque à ce moment-là, qui me disait de fermer mes yeux. Un silence s’installa, la bête avait disparu, j’étais seule, mais je ressentis une petite main prendre ma main droite, elle me guida et j’y clignotai un bref moment, elle s’arrêta net, elle reprit le mouvement quand mes yeux étaient refermés, je sentis un froid quand mon bras droit se trouvait dans le trou. La voix reprit la parole. – T’inquiète, il faut que tu sentes une chaleur, concentre-toi. Je la ressentis, mais je ne pus l’atteindre, j’ouvris ma main, la chaleur était toujours à la profondeur du trou. Je m’y concentrait, mais je ne suis s’il fallait penser à la gemme ou à une pierre grise. – Parfois la beauté n’est qu’un mirage. La voix semblait souffler dans mes oreilles. Je pensais à la pierre grise, la gemme que je touchais fut froide, mais la pierre grise fut chaude et elle s’y approcha, j’ai senti la pierre dans la paume et pris la pierre. Je retirai mon bras en poussant avec mon bras gauche sur l’autel.
Je regardais la pierre dans ma main, un peu plus grande que ma main, je la trouvais fascinante, j’y parlais à haute voix. – J’ignore qui tu es, mais je t’en remercie. La pierre grise foncée commença à briller, je l’ignorais et mis la pierre dans le sac à dos.
La voix rauque y murmura. – Très bon choix, ton périple vient de commencer.
Je me souviens d’avoir emprunté les tunnels sans le flambeau, je sentis l’odeur de Claire, elle était nerveuse. Je la vis assise sur un rocher quand la plateforme descendit, elle s’éclata de joie quand elle m’apercevait. On n’y disait rien, juste un changement de sourire et ses yeux attristés semblèrent devenir vifs. La montée prit un très longtemps et les Boléguéans qui travaillèrent fébrilement dans les tunnels s’arrêtèrent brièvement pour nous regarder, quelqu’un disait que la louve a vaincu la bête, sans la tuer, selon la prophétie. Le même Boléguéan tint la roue quand on avait revenu au point de départ, il parcourut mes vêtements en souriant, puis il disparut dans les ombres. On put y rentrer à la grotte où Klovis nous attendit Impatiemment, il fut soulagé quand j’apparais de l’obscurité.
Le roi et la reine nous regardèrent de leur trône, le loup-garou s’approcha hésitant. – Je vais la reprendre, si tu veux.
Je lui regardais dans les yeux jaunes, mes yeux devinrent aussi jaunes. – Est-il vraiment possible ?
Il souriait soudain, puis il prit ma main gauche. – J’ai l’impression que tu auras besoin d’elle d’ici quelques semaines. Je la reprendrai un jour.
Je me rendis compte que je suis devenue un loup-garou et Klovis descendit du rocher pour me rejoindre. – Ben, toi aussi, tu es une créature magique dès aujourd’hui.
Je sus que c’était temporaire grâce à l’homme. – Il faut faire avec… J’y murmurai en s’avançant jusqu’au trône.
Le roi pointa sur le sac à dos. – La précieuse pierre est bien là. Il parla avec certitude.
Je n’en étais pas si sûre, mais je posais le sac à dos devant moi et prit la pierre grise qui devint soudainement une gemme jaune. – Me voilà, vous le saviez déjà.
Le roi et la reine y discutèrent, je pus les entendre grâce à mon ouïe, ils voulaient faire un don à Nicolas. La reine nous parcourut. – Claire, tu es libre et tu auras un cadeau pour ton mari, prends le sachet sur le rocher derrière toi. Ne l’ouvres pas avant de rentrer chez toi.
Le roi me regardait souriant, mystérieusement. – Combien de temps as-tu resté dans les mines ?
Je regardais mon poignet gauche, ma montre n’était plus là. – J’ignore, cinq heures peut-être ?
Le roi pointa sur Klovis. – Tu lui le diras.
Klovis prononça les mots. – Vous avez resté vingt-deux heures dans les mines et nous devons honorer la parole, partons.
Le roi hocha la tête et la reine tint la main du roi, nous y partions en silence et le portail à l’autre bout de la grotte s’ouvrit. Les Boléguéans nous regardèrent curieusement, l’homme souriant fit signe d’un au-revoir. On marcha sur le sentier, les rayons du soleil nous accueilleront pensais-je à ce moment. Je m’y retrouvais dans le cercle des rochers, Claire parcourut le paysage, il souriait chaleureusement quand elle ferma ses yeux pour sentir l’air frais. Klovis parcourut les rochers, aucune trace des Boléguéans.
Je regardais Claire et tins de lui parler. – Je crois bien qu’il est temps de rentrer chez toi.
Elle se tourna vers moi en souriant. – Crois-tu que Nicolas a fait ses délicieuses crêpes ?
Je riais, Klovis eût du mal à rester sur mes épaules. – Bien sûr, il y aura aussi un très bon vin.
Claire commença à marcher à la direction de sa maison. – Allons-y alors, Nicolas me manque. Elle voulait ouvrir le sachet, mais je l’ai empêchée de le faire.
Je ressentis la présence des cerfs dans le bois, mes sens furent émouvants et améliorés, je commençais à m’y habituer.
Je me rendais à la colline où la femme de Nicolas avait disparu, Klovis fut nerveux et comme d’habitude assis sur mes épaules. Mes chaussures de randonnée étaient couvertes de boue, mon jean noir avait des tâches de boue, ma veste grise ouverte et mon sac à dos rempli de quelques vêtements de Claire et un peu de crêpes dans le papier aluminium, Nicolas me les avait donnés. Je voyais des rochers sur une colline, les rayons du soleil furent aveuglants. – Tu es nerveux aujourd’hui ?
Klovis y murmura de même manière comme toujours sur le domaine des autres Kornikades. – On est pas de meilleurs amis. Il parlait avec incertitudes.
Je marchais dans une flaque d’eau à ce moment-là et mon jean devint trempé. – Il faudrait m’en expliquer un jour. On était dans une clairière et les fleurs de toute sorte fleurissaient.
Klovis parcourut le paysage fleuri, il ressentit quelque chose. – On n’est pas seuls… Il n’acheva pas sa phrase.
Moi aussi je ressentis une présence inexplicable. – Tu as raison, quelqu’un nous regarde… Interrompue par Klovis qui pointa sur la colline. – J’ignore la raison d’y aller, mais j’ai l’impression qu’il faut le faire.
Klovis hocha sa tête, écoutant les bruits portés par le vent. – Oui, tu n’as pas peur j’espère.
Je n’y disais rien, j’y marchais rapidement vers la colline, je n’avais rien dit à Nicolas de mon idée. Je marchais sur une branche qui craqua, Klovis tapa légèrement sur mon crâne. – Je crois bien qu’il ne change rien pour nous. Je souriais nerveusement.
Une demie-heure plus tard sur la colline entre les rochers qui formèrent un cercle, j’y pensais à Stonehenge, le ciel bleu partiellement couvert et il fit chaud. Klovis parcourut le lieu, descendu en marchant d’un rocher à un autre. – J’y cherche une sorte d’entrée, tu ne la verras sans leur accord.
Je parcourus le terrain, la pelouse fut parfaite, je trouvais cela très étrange – Je remarque justement que c’est étrange, il n’y a aucune fleur.
Klovis s’arrêta devant un rocher à la direction de l’ouest, il se tournait vers moi en parlant à basse voix. – Ça y est, il faut juste patienter jusqu’à leur arrivée.
On restait des heures assis au milieu du cercle de rochers, on partageait les crêpes et j’avais presque oublié les autres Kornikades en buvant de l’eau de ma flasque j’aperçus un mouvement, une petite tête, des oreilles longues et un nez plutôt rond, des yeux attristés et une bouche qui montrait son mécontentement. C’était un garde, il s’approcha hésitant de nous, il nous regarda et s’adressa à Klovis. – Tu es bienvenu, mais tu viens de loin. Puis il s’adressa la parole à moi. – J’ai faim, as-tu quelque chose ? Je lui donnais des crêpes qui restaient. Il sourit légèrement en les prenant. – Bien, on avait prévu votre arrivée, nous en sommes prévenus.
Je regardais sa petite veste de cuir, son pantalon vert de lin, ses pieds qui semblerent être trop grands par à sa petite taille. – D’accord, mais je suis venue parce que je devais.
Le garde pointa son doigt sur le rocher derrière Klovis. – Vous pouvez y entrer et vous avez vingt-quatre heures, après vous devriez partir. Le ciel fut soudain couvert, je me levais et nous allions au portail qui s’ouvrait devant nous. Une énorme grotte pleine de petites créatures, un homme mal habillé assis adossé à un mur, c’était l’homme que j’avais vu dans mes rêves, le loup-garou.
Trois heures du matin, la tempête s’est arrêtée, Nicolas tint son verre de vin rouge, il tenta de prendre la parole en plusieurs réprises, je lui disais de prendre son temps. Je jetais un coup d’oeil à travers la fenêtre, il paraissait qu’un loup était dans la clairière. Il reprit l’esprit, commença à parler à basse voix. – Je me souviens de ce jour-là, quand elle mourait. C’était comme hier. Ecoutez bien, il faut que vous le dise.
Claire sortait et il fit beau ce jour-là, Nicolas restait à l’intérieur, elle regarda le soleil. – Chéri, viens me réjoindre. Elle s’imaginea leur fils Gwaën courir dans le pré, il avait été un enfant plus ou moins vif. Il était parti à Nantes pour étudier, il avait 21 ans ce jour-là. Un grand homme, plus grand que son père, des yeux verts et des cheveux chataîns clairs.
Nicolas sortit avec sa canne, c’était un bâton en bois en réalité, il prit la main de Claire. – Oui, je crois bien qu’il sera une belle journée. Il emrassa sa femme, puir reprit la parole. – Si l’on allait faire un pique-nique à la colline ?
Claire réfléchit un bref moment, elle regardait autour d’eux et le panier était déjà prêt. – Tu l’avais déjà préparé. Si je dirais non alors ?
Nicolas avec son regard vif, souriait en cherchant le panier. – Et alors, tu es partante ?
Claire ne put s’empêcher de sourire chaleureusement. – On y va. Sa jupe bleue bougea sous le vent, sa chemise blanche avait un symbole infini sur la poitrine, grisâtre. Ses chaussures de randonnée furent propres. Elle regarda son mari habillé en jean et une chemise verte, lui aussi avait mis ses chaussures de randonnée. Elle souriait, car c’était toujours pareil, c’était leur petit jeu.
Nicolas mit sa veste au-dessus du panier, il avait vérifié qu’il eût une bouteille de vin rouge, des pains, du Camambert et une saucisson sec. – Je suis prêt, tu devrais peut-être prendre ta veste.
– D’accord , si tu le dis, mais je suis sûre que tu tinquiètes pour rien. Elle rentrait, prit sa veste bleue. Puis ils partirent en marchant vers la colline, deux kilomètres de marche, mais c’était là où il se sont amoreux de l’un l’autre.mais aussi la première fois quand ils ont fait l’amour. Claire se souvint le léger baiser, sa main sur son genou, il y hésita, ayant peur de lui faire du mal. Elle se souvint de ce jour-là, pleinement. Nicolas avança et elle le suivit, les herbes furent vertes, les fleurs de toute couleur. Leurs pas firent de craquements quand ils marchèrent sur les branches.
Un peu plus tard sur la colline, les rochers qui témoignent des druides, il y eût un lieu de culte. Il fallait plaire les Korrigans, les Kornikades, qui jouèrent de tours avec les êtres humains, il y aurait pu une possibilité de trouver de l’or, un cadeau des Kornikades. Ils furent justement assis entre les rochers, le panier ouvert et Nicolas prit un morceau du saucisson sec. Il se souvint qu’il avait oublié l’offrande aux Kornikades. Tant pis pensa-t-il, ce sera pour une autre fois. Ils eurent l’impression d’être surveillés à ce moment précis, il n’y eût personne. Ils s’embrassaient passionnement, ils firent l’amour sous un ciel bleu, il caressa les seins, elle lui toucha à l’arrière des oreilles. Mais il y eût une sensation étrange cette fois-là, quelqu’un leur regarda, un être malveillance. Ils s’arrêtèrent en parcourant l’environnement, ils n’étaient surtout pas seuls, mais ce n’était pas un être humain qui rôdait autour d’eux.
Nicolas se leva brusquement. – Qui est là ? Montrez-vous ! Il eût peur, c’était un présentiment, une alerte qui lui fit pétrifié. Il regarda Claire qui se protégea avec le couteau. Le ciel changea rapidement, il se fit noircir et les bruits de pas venant de nulle part, partout autour d’eux. Il n’y voyaient personne, Claire sentit des petites mains qui la touchaient, soudainement prisée, elle vit Nicolas qui tenta de prendre sa main, mais une force invisible l’empêcha de le faire. La terre s’ouvrit derrière Claire et Nicolas fut figé, ne pouvant rien faire pour aider sa femme, la sécourir n’était pas possible, les créatures le tinrent. Il vit Claire disparaître lentement, engloutie par le sol et il vit les Kornikades, des oreilles pointues, des yeux sombres, des cheveux gris. Les fines mains tiraient, le regard de Claire fut terrifiant. Il entendit une voix. – Elle est notre otage, attention au loup-garou.
Après un moment le ciel est redevenu bleu, le panier et toute la nourriture se sont répandus partout. Il s’asseya et fixa son regard sur le lieu où Claire disparut. Il ne put pleurer, juste ressentir cette peur, ce qu’il avait vécu a-t-il rêvé auparavant. Il sentit la culpabilité et la colère. – Pourquoi ai-je ignoré ce que vous m’aviez dit dans mes rêves ? S’écria-t-il et commença à pleurer.
Il est rentré, seul dans la maison, il vit le manteau de sa femme, celui que Claire portait quand ils étaient en ville, il le prit et sentit l’odeur de Claire en pleurant. Il ne sut le dire à leur fils, les jours passèrent, les jours devinrent des semaines, des mois et des années. Et l’étrangère arrivera qui brisera la malédiction pensa-t-il dans sa solitude.
Comme il était face à moi, il finisse son histoire en tenant un mouchoir avec les initiales de Claire. – Vous voilà, je ne sais pas si elle est vivante ou morte, c’est ça qui fait mal.
Je tins sa man gauche, je lui disais à basse-voix que je suis vraiment désolée. – Je ne sais pas comment vous le dire, mais je vous crois vraiment.
Il regarda à la direction de Klovis qui était assis sur le banc à côté de la porte d’entrée. – Je m’imagine que vous êtes accompagné, mais je ne veux pas voir votre compagnon.
Klovis n’en disait rien, il paraissait qu’il ne se souciait pas de l’histoire de Nicolas. Je sus quand-même qu’il n’était pas sur son territoire. Klovis me regarda avec un regard neutre, il murmura. – Je n’y suis pour rien, je ne peux rien faire pour lui. Peut-être toi, je l’ignore.
Nous restions le reste de la nuit assis dans la cuisine en silence, j’avais sa main dans les miennes. Son regard baissé, il lisait les initiales de sa femme disparue.
Je marchais dans le bois, les arbres en une splendeur incroyable, une femme mit de la nourriture devant un arbousier sous le ciel légèrement nuageux. Je parcourus les arbustes en espérant apercevoir un animal, les feuilles bougeant légèrement.
Elle ignora ma présence, parla à l’arbre, jadis à l’arbuste. Je restais figée, elle parla en breton, j’entendis le mot korrigan. Celà paraissait étrangement familier, il fallait que je lui demande à qui elle parla. Je m’approchais d’elle, des légers pas, évitant les branches.
Un oiseau s’envola et se dirigea vers moi, un moineau domestique, apparemment un mâle. Elle entendit mes pas, se retourna en me regardant, un regard curieux, ses yeux verts parcoururent mon corps. Son échale couvrant ses cheveux blancs, son visage ridé. Elle souriait soudain.
– Je t’attendais, ils le disaient. Elle hocha sa tête. – Vous dites que j’étais attendue, mais pourquoi ? Je fus confuse ayant un sourire nerveux. – Oui, Marie, les Kornikades souhaitent te voir. – elle pointa son doigt sur l’arbuste, un sourire intriguant sur ses lèvres.
– Mais comment connaisses-vous mon prénom ? J’en fus inquiète.
– Les Kornikades me l’ont dit…
– Mais qui sont les Kornikades ?
– Aies patience, aies confiance. Elle y murmura, regardant l’arbuste.
Je regardai les branches de l’arbuste, j’eus l’impression d’être surveillée.
Soudainement elle se retourna, murmurant en breton à nouveau. J’aperçois un lutin, elle sourit quand elle le comprit. – C’est un des Kornikades que je mentionnais.
– D’accord, mais sont-ils dangereux ?
– N’aie peur, tant que t’as un bon cœur tu n’y risques rien. Elle souriait.
Elle s’assit sur un tronc, m’invita à m’asseoir à côté d’elle, je le dis lentement en regardant le lutin.
– Il ne te fera rien, t’inquiète.
– Il parle ? Je fus confuse.
– S’il le veut, mais il ne parle pas le français, c’est nous les Bretons qui comprenons ce qu’ils disent.
– D’accord, mais je viens d’ailleurs, je suis une étrangère. Je parcourus l’arbuste, espérant voir les Kornikades.
– On les appelle Korrigans, mais les Kornikades sont ceux qui habitent les bois.
– Vous êtes… Elle me l’interrompit.
– On va se tutoyer, je m’appelle Gaëlle.
– Enchantée, et il s’appelle… Interrompue.
– Klovis avec un K, le gardien du royaume des Kornikades. Elle se retourna vers lui, écoutant les mots incompréhensibles, puis se retourna vers moi. – Il me demande si t’as un fruit dans ton sac à dos.
– Oui, une pomme. Confuse.
– Il a faim, tu peux lui donner ta pomme ? Elle souriait. – C’est la coutume par ici.
– D’accord. J’ouvrais mon sac à dos et pris la pomme, je m’apprêtais à la poser devant moi.
– Non, il faut que t’ailles la donner à lui. Elle fut agacée.
Je m’agenouillai devant Klovis.
Ses vêtements faits des feuilles, de ce que la nature fournit. Son nez fut long et fin, ses oreilles longues et pointues. Les bras fins tendus vers moi, je lui donnais la pomme. Il souriait et il prit la pomme, puis il repartit rapidement.
– T’inquiète, il reviendra.
– Je suis plutôt curieuse, pourquoi l’offrande… Je fus interrompue.
– Les Kornikades sont bienveillants, mais tu ne veux pas leur mettre en colère. Elle fit signe de revenir. – Je te le dirai, j’ai été victime de leur colère.
– Qu’ont-ils fait à toi ?
– Tu vois une vieille femme, n’est-ce pas ?
– Oui, mais je ne suis pas si jeune non plus.
– T’en as tort, je suis une demoiselle, je suis victime d’une malédiction à cause d’eux, plutôt à cause de mon égoïsme.
– Qu’as-tu fait pour les mettre en colère ? Je fis une grimace.
– Je n’y respectais pas notre vieille tradition de donner des cadeaux à eux. Son œil droit brilla, je vis ses larmes.
– Est-ce que je pourrais t’en aider ? Là où j’étais figée sur un tronc à côté d’elle, je ressentis de picotements au niveau de la cheville droite, l’un d’eux me touchait.
Trois Kornikades me regardaient, ils eurent posé une bague sur mon pied, ils pointaient tantôt à la bague, tantôt à moi. Je pris la bague, j’essayais de la mettre sur l’annuaire et soudain je comprenais ce qu’ils disent.
– Tu m’entends certainement, elle est maudite, certes.
– Que puis-je faire pour elle ? Je fus confuse entourée des Kornikades. Klovis assis entre la femme et moi, j’ignorais comment il a fait pour s’asseoir sans le voir.
– Il faudrait convaincre sa famille de venir pour faire une offrande, c’est la seule façon de lui libérer.
Les nuages commencèrent à cacher le soleil. – D’accord, mais je suis une étrangère. Je jetais un coup d’œil à elle.
– J’ai oublié mon nom de famille, c’est seulement un membre de ma famille qui peut me libérer de la malédiction. Elle fut malheureuse.
– Pourquoi suis-je là ?
– Tu joues un rôle intermédiaire, seul un inconnu peut transmettre le message. Celui qui se présenta en tant que roi le disa. – La bague… – Garde-la, tu en auras besoin pour nous contacter. Le roi pointa son doigt index sur Klovis, qui souriait. – Il t’accompagnera.
Gaëlle me regarda avec tristesse. – Va trouver ma famille, mon amour. S’il te plaît.
Le roi pointa à l’est avant de reprendre la parole. – Le premier indice se trouve à un village par là-bas. Klovis me regarda curieusement. – Nous sommes invisibles, les gens ne le verront.
Je regardai Klovis. – On y va ? Il me regarda en souriant.
– Oui, je peux m’asseoir sur tes épaules ? Je jetais un coup d’œil à la direction du roi.
– Mais oui, il est un fainéant. Je regardai Klovis à nouveau.
– Monte alors. Ses doigts pointus me chatouillaient en grimpant.
Nous y sommes, nous fûmes des enfants jadis, sans haine envers l’étranger, nous pouvions inviter l’enfant exclu, certains l’eurent exclu, le harcèlement moral y commença, la douleur qu’on ressentit en étant cet enfant exclu du groupe.
La haine est acquise, elle vient de l’extérieur, des gens haineux, peureux de l’étranger, ils craignent l’inconnu, les gens qui se diffèrent d’eux, je ressens encore cette douleur de ceux qui m’ont harcélée, mais je suis forte.
Je n’ai plus peur de la haine, elle est faible, elle remplie leur coeur noirci, elle les dévore de l’intérieur, ils y souffrent, même si ces gens-là nient, c’est eux les victimes, ils devraient le comprendre un beau jour, tandis que nous oserons aimer.
Aucune haine est aussi forte que l’amour pur, aimer c’est tellement beau, sans détestation, nous partageons ce beau monde plein de la beauté, voyons-la autour de nous, ne laissez pas vos coeurs noircir, car la haine est faible.
Nous sommes des êtres humains, parfois éloignés, parfois proches, les liens d’amitié soient là, un moment éphèmere, de gaïté, soutien quand un ami en ait besoin de nous, nous n’avons plus peur de la haine, nous la convaincrons.
Une étincelle, une lueur, peut-être l’espoir naît, étiré, l’amour nous en parle, ayons confiance, nous serons plus forts que cette haine qui se répand dans notre monde, l(humanité semble être perdue, c’est faux, aucune haine nous vaincra.
Soyons près des champs de bataille, mais notre arme n’est rien d’autre que l’amour pour vaincre la faible haine.
Mes pleurs en vrille, mes pensées brouillées, tu es toujours présent, au fond de mon âme heurtée, je te vois toujours, en permanence, tu m’as profondément blessée dans le passé, quand nous habitions Paris.
Tellement j’avais d’amour pour toi, et toi ?
J’aimerais retrouver cette forte émotion nommée l’amour à renouveau, me sentir forte, euphorique, heureuse, rien d’autre qu’un seul battement de cœur, celà me ferait plaisir, un plaisir disparu depuis un longtemps.
Avais-tu d’amour pour moi ?
Que j’adorais sentir les arômes de ton eau de toilette, te regarder quand tu te rasais, entendre les véhicules venant de la place de la République, la ville de Paris, là où je te trouvais, en même temps tu m’as profondement heurtée par ton besoin de contrôle sur moi.
Pourtant j’en eus d’amour pour toi !
Aujourd’hui je m’en souviens, de nos promenades aux bois de Boulogne-Billancourt, autour du lac Daumesnil, les oies et paons se précipitaient pour les miettes de pain, le plumage du paon, le mâle en toute splendeur, ces moments-là y resteront cachées dans mon cœur.
Ô Paris, j’en eus aussi amour pour toi.
Je fis du théâtre à Paris, je vins d’un autre pays, le théâtre me fit vivre, la première fois sur scène, la nervosité, les piqûres imaginaires, j’y suis allée et il fut mon premier spectacle en tant qu’artiste, je devins une actrice sur scène, je devins mon personnage féminin sur cette scène.
Que j’en eus d’amour pour toi à l’époque.
Mais je devais toujours te convaincre qu’il n’y avait personne qui m’attendait, tu ne m’en fis pas confiance en compagnie d’autres hommes, ces hommes-là ne sont que de mes amis, tu le savais bien et nous sommes toujours amis.