Quand les vagues violentes frappent les côtes, l’homme impuissant s’éloignant des falaises est quand-même fasciné par la force, par la beauté de cette force, sachant qu’il n’y a rien à faire, la tempête est beaucoup plus forte que lui.
Y a des gens qui vivent près d’elle, des pêcheurs qui affrontent la mer tôt le matin, qui se trouvent parfois piégés à bord de leurs petits bateaux de pêche quand la mer devient violente.Leurs familles impuissantes chez elles.
Mais rien ne peut les éloignerde la mer, car la mer fait partie de leur vie, dans leur cœur, dans leur âme, les forces de la mer font de gros dégâts, en revanche leur demeure restera la même.
La beauté de la mer, la tempête imprévisible, l’homme face à la mer, face à la tempête.
Je sentis l’odeur du sang, je me suis tournée vers le gémissement, je voyais la bête qui partit lentement, elle n’était pas morte, seulement vaincue. Mes mains furent couvertes de sang, je regardais mon reflet dans la flaque d’eau, mes yeux devinrent lentement marrons et mes canines disparurent. Mon corps svelte réapparut, mes vêtements déchirés, je me lavais et me relevais, mon sac à dos rempli de vêtements se trouvait une dizaine de mètres de moi. J’avais des blessures, j’y eus mal en allant de l’avant, la pierre grise foncée et une gemme verte devant moi, c’était une gemme que le roi avait demandée. Prendre la gemme verte me semblait être une mauvaise idée, j’y fis quelques pas vers mon sac à dos, je changeais de vêtements, je pris un jean et un pull vert, mes chaussures furent toujours bonnes, apparemment j’avais enlevé mes chaussures, donc je pris des nouvelles chaussettes et regardais les griffures sur mes bras, elle furent profondes, mais je guérissais étrangement vite. Mon manteau bleu marine se trouvait au fond du sac à dos, je sentais l’odeur de la bête s’éloigner, j’avais l’impression que la louve serait une alliée sur ma route sinueuse, même si la transformation était douloureuse, j’ignorais si j’allais justement revivre la même douleur.
Quelques minutes plus tard devant l’autel, il y eût plus de pierres que je m’imaginais en arrivant sur le lieu, une qui brilla au fond d’un trou, une lumière bleuâtre, une jaune derrière l’autel, une blanche devant, j’y étais confuse, car j’ai entendu une voix rauque à ce moment-là, qui me disait de fermer mes yeux. Un silence s’installa, la bête avait disparu, j’étais seule, mais je ressentis une petite main prendre ma main droite, elle me guida et j’y clignotai un bref moment, elle s’arrêta net, elle reprit le mouvement quand mes yeux étaient refermés, je sentis un froid quand mon bras droit se trouvait dans le trou. La voix reprit la parole. – T’inquiète, il faut que tu sentes une chaleur, concentre-toi. Je la ressentis, mais je ne pus l’atteindre, j’ouvris ma main, la chaleur était toujours à la profondeur du trou. Je m’y concentrait, mais je ne suis s’il fallait penser à la gemme ou à une pierre grise. – Parfois la beauté n’est qu’un mirage. La voix semblait souffler dans mes oreilles. Je pensais à la pierre grise, la gemme que je touchais fut froide, mais la pierre grise fut chaude et elle s’y approcha, j’ai senti la pierre dans la paume et pris la pierre. Je retirai mon bras en poussant avec mon bras gauche sur l’autel.
Je regardais la pierre dans ma main, un peu plus grande que ma main, je la trouvais fascinante, j’y parlais à haute voix. – J’ignore qui tu es, mais je t’en remercie. La pierre grise foncée commença à briller, je l’ignorais et mis la pierre dans le sac à dos.
La voix rauque y murmura. – Très bon choix, ton périple vient de commencer.
Je me souviens d’avoir emprunté les tunnels sans le flambeau, je sentis l’odeur de Claire, elle était nerveuse. Je la vis assise sur un rocher quand la plateforme descendit, elle s’éclata de joie quand elle m’apercevait. On n’y disait rien, juste un changement de sourire et ses yeux attristés semblèrent devenir vifs. La montée prit un très longtemps et les Boléguéans qui travaillèrent fébrilement dans les tunnels s’arrêtèrent brièvement pour nous regarder, quelqu’un disait que la louve a vaincu la bête, sans la tuer, selon la prophétie. Le même Boléguéan tint la roue quand on avait revenu au point de départ, il parcourut mes vêtements en souriant, puis il disparut dans les ombres. On put y rentrer à la grotte où Klovis nous attendit Impatiemment, il fut soulagé quand j’apparais de l’obscurité.
Le roi et la reine nous regardèrent de leur trône, le loup-garou s’approcha hésitant. – Je vais la reprendre, si tu veux.
Je lui regardais dans les yeux jaunes, mes yeux devinrent aussi jaunes. – Est-il vraiment possible ?
Il souriait soudain, puis il prit ma main gauche. – J’ai l’impression que tu auras besoin d’elle d’ici quelques semaines. Je la reprendrai un jour.
Je me rendis compte que je suis devenue un loup-garou et Klovis descendit du rocher pour me rejoindre. – Ben, toi aussi, tu es une créature magique dès aujourd’hui.
Je sus que c’était temporaire grâce à l’homme. – Il faut faire avec… J’y murmurai en s’avançant jusqu’au trône.
Le roi pointa sur le sac à dos. – La précieuse pierre est bien là. Il parla avec certitude.
Je n’en étais pas si sûre, mais je posais le sac à dos devant moi et prit la pierre grise qui devint soudainement une gemme jaune. – Me voilà, vous le saviez déjà.
Le roi et la reine y discutèrent, je pus les entendre grâce à mon ouïe, ils voulaient faire un don à Nicolas. La reine nous parcourut. – Claire, tu es libre et tu auras un cadeau pour ton mari, prends le sachet sur le rocher derrière toi. Ne l’ouvres pas avant de rentrer chez toi.
Le roi me regardait souriant, mystérieusement. – Combien de temps as-tu resté dans les mines ?
Je regardais mon poignet gauche, ma montre n’était plus là. – J’ignore, cinq heures peut-être ?
Le roi pointa sur Klovis. – Tu lui le diras.
Klovis prononça les mots. – Vous avez resté vingt-deux heures dans les mines et nous devons honorer la parole, partons.
Le roi hocha la tête et la reine tint la main du roi, nous y partions en silence et le portail à l’autre bout de la grotte s’ouvrit. Les Boléguéans nous regardèrent curieusement, l’homme souriant fit signe d’un au-revoir. On marcha sur le sentier, les rayons du soleil nous accueilleront pensais-je à ce moment. Je m’y retrouvais dans le cercle des rochers, Claire parcourut le paysage, il souriait chaleureusement quand elle ferma ses yeux pour sentir l’air frais. Klovis parcourut les rochers, aucune trace des Boléguéans.
Je regardais Claire et tins de lui parler. – Je crois bien qu’il est temps de rentrer chez toi.
Elle se tourna vers moi en souriant. – Crois-tu que Nicolas a fait ses délicieuses crêpes ?
Je riais, Klovis eût du mal à rester sur mes épaules. – Bien sûr, il y aura aussi un très bon vin.
Claire commença à marcher à la direction de sa maison. – Allons-y alors, Nicolas me manque. Elle voulait ouvrir le sachet, mais je l’ai empêchée de le faire.
Je ressentis la présence des cerfs dans le bois, mes sens furent émouvants et améliorés, je commençais à m’y habituer.
Trois heures du matin, la tempête s’est arrêtée, Nicolas tint son verre de vin rouge, il tenta de prendre la parole en plusieurs réprises, je lui disais de prendre son temps. Je jetais un coup d’oeil à travers la fenêtre, il paraissait qu’un loup était dans la clairière. Il reprit l’esprit, commença à parler à basse voix. – Je me souviens de ce jour-là, quand elle mourait. C’était comme hier. Ecoutez bien, il faut que vous le dise.
Claire sortait et il fit beau ce jour-là, Nicolas restait à l’intérieur, elle regarda le soleil. – Chéri, viens me réjoindre. Elle s’imaginea leur fils Gwaën courir dans le pré, il avait été un enfant plus ou moins vif. Il était parti à Nantes pour étudier, il avait 21 ans ce jour-là. Un grand homme, plus grand que son père, des yeux verts et des cheveux chataîns clairs.
Nicolas sortit avec sa canne, c’était un bâton en bois en réalité, il prit la main de Claire. – Oui, je crois bien qu’il sera une belle journée. Il emrassa sa femme, puir reprit la parole. – Si l’on allait faire un pique-nique à la colline ?
Claire réfléchit un bref moment, elle regardait autour d’eux et le panier était déjà prêt. – Tu l’avais déjà préparé. Si je dirais non alors ?
Nicolas avec son regard vif, souriait en cherchant le panier. – Et alors, tu es partante ?
Claire ne put s’empêcher de sourire chaleureusement. – On y va. Sa jupe bleue bougea sous le vent, sa chemise blanche avait un symbole infini sur la poitrine, grisâtre. Ses chaussures de randonnée furent propres. Elle regarda son mari habillé en jean et une chemise verte, lui aussi avait mis ses chaussures de randonnée. Elle souriait, car c’était toujours pareil, c’était leur petit jeu.
Nicolas mit sa veste au-dessus du panier, il avait vérifié qu’il eût une bouteille de vin rouge, des pains, du Camambert et une saucisson sec. – Je suis prêt, tu devrais peut-être prendre ta veste.
– D’accord , si tu le dis, mais je suis sûre que tu tinquiètes pour rien. Elle rentrait, prit sa veste bleue. Puis ils partirent en marchant vers la colline, deux kilomètres de marche, mais c’était là où il se sont amoreux de l’un l’autre.mais aussi la première fois quand ils ont fait l’amour. Claire se souvint le léger baiser, sa main sur son genou, il y hésita, ayant peur de lui faire du mal. Elle se souvint de ce jour-là, pleinement. Nicolas avança et elle le suivit, les herbes furent vertes, les fleurs de toute couleur. Leurs pas firent de craquements quand ils marchèrent sur les branches.
Un peu plus tard sur la colline, les rochers qui témoignent des druides, il y eût un lieu de culte. Il fallait plaire les Korrigans, les Kornikades, qui jouèrent de tours avec les êtres humains, il y aurait pu une possibilité de trouver de l’or, un cadeau des Kornikades. Ils furent justement assis entre les rochers, le panier ouvert et Nicolas prit un morceau du saucisson sec. Il se souvint qu’il avait oublié l’offrande aux Kornikades. Tant pis pensa-t-il, ce sera pour une autre fois. Ils eurent l’impression d’être surveillés à ce moment précis, il n’y eût personne. Ils s’embrassaient passionnement, ils firent l’amour sous un ciel bleu, il caressa les seins, elle lui toucha à l’arrière des oreilles. Mais il y eût une sensation étrange cette fois-là, quelqu’un leur regarda, un être malveillance. Ils s’arrêtèrent en parcourant l’environnement, ils n’étaient surtout pas seuls, mais ce n’était pas un être humain qui rôdait autour d’eux.
Nicolas se leva brusquement. – Qui est là ? Montrez-vous ! Il eût peur, c’était un présentiment, une alerte qui lui fit pétrifié. Il regarda Claire qui se protégea avec le couteau. Le ciel changea rapidement, il se fit noircir et les bruits de pas venant de nulle part, partout autour d’eux. Il n’y voyaient personne, Claire sentit des petites mains qui la touchaient, soudainement prisée, elle vit Nicolas qui tenta de prendre sa main, mais une force invisible l’empêcha de le faire. La terre s’ouvrit derrière Claire et Nicolas fut figé, ne pouvant rien faire pour aider sa femme, la sécourir n’était pas possible, les créatures le tinrent. Il vit Claire disparaître lentement, engloutie par le sol et il vit les Kornikades, des oreilles pointues, des yeux sombres, des cheveux gris. Les fines mains tiraient, le regard de Claire fut terrifiant. Il entendit une voix. – Elle est notre otage, attention au loup-garou.
Après un moment le ciel est redevenu bleu, le panier et toute la nourriture se sont répandus partout. Il s’asseya et fixa son regard sur le lieu où Claire disparut. Il ne put pleurer, juste ressentir cette peur, ce qu’il avait vécu a-t-il rêvé auparavant. Il sentit la culpabilité et la colère. – Pourquoi ai-je ignoré ce que vous m’aviez dit dans mes rêves ? S’écria-t-il et commença à pleurer.
Il est rentré, seul dans la maison, il vit le manteau de sa femme, celui que Claire portait quand ils étaient en ville, il le prit et sentit l’odeur de Claire en pleurant. Il ne sut le dire à leur fils, les jours passèrent, les jours devinrent des semaines, des mois et des années. Et l’étrangère arrivera qui brisera la malédiction pensa-t-il dans sa solitude.
Comme il était face à moi, il finisse son histoire en tenant un mouchoir avec les initiales de Claire. – Vous voilà, je ne sais pas si elle est vivante ou morte, c’est ça qui fait mal.
Je tins sa man gauche, je lui disais à basse-voix que je suis vraiment désolée. – Je ne sais pas comment vous le dire, mais je vous crois vraiment.
Il regarda à la direction de Klovis qui était assis sur le banc à côté de la porte d’entrée. – Je m’imagine que vous êtes accompagné, mais je ne veux pas voir votre compagnon.
Klovis n’en disait rien, il paraissait qu’il ne se souciait pas de l’histoire de Nicolas. Je sus quand-même qu’il n’était pas sur son territoire. Klovis me regarda avec un regard neutre, il murmura. – Je n’y suis pour rien, je ne peux rien faire pour lui. Peut-être toi, je l’ignore.
Nous restions le reste de la nuit assis dans la cuisine en silence, j’avais sa main dans les miennes. Son regard baissé, il lisait les initiales de sa femme disparue.
Nicolas de Staël m’avait proposée de passer la nuit chez lui, pour que je puisse repartir le lendemain matin après la tempête. Il cherchait une couverture et un oreiller, des vêtements de sa femme. – Tiens, pour que vous ne rattrapiez froid. Il eût l’air content, il me semblait qu’il y vivait seul depuis des années.
– Merci Monsieur, je suis trempée, ça me ferait du bien. Je pris les vêtements, une rode de nuit que j’enfilais et un pantalon, un pull vert de lin. Les campagnardes s’habillaient appartement plutôt à la façon pratique, qui me convint parfaitement ce jour-là. Il partit lentement vers sa chambre à coucher en me souhaitant bonne nuit. Klovis nous regarda depuis la fenêtre, il souriait. Nicolas disparut et Klovis semblait suivre des mouvements à l’extérieur. Il murmura qu’il y eût d’autres de son espèce, j’espérais que Nicolas n’ait rien entendu.
Dans sa chambre Nicolas se changea, se déshabillait et s’enfilait son pyjamas. Il parla à basse voix à sa femme, qui n’était pas là sauf que dans son esprit. – Oui, chérie je sais que tu es là, tu me surveilles tous les jours. Il ressentit la présence des Kornikades à l’extérieur, c’est la même sensation qu’il avait ressentie le jour du décès de sa femme, le jour où ils lui eurent dit de ne pas laisser sa femme partir dans les bois, car le loup y rôdait. Il n’y eût pas de loups, c’était un loup-garou. Les loups n’osèrent pas s’approcher d’elle, comme ils avaient peur d’elle, il s’en souvint. Il s’allongea sur son lit et s’endormit.
– Je crois qu’ils aient la possibilté de nous emmerder s’ils le souhaitent. Je parlai à basse voix.
– Certes, mais il y d’autres crétures qui y rôdent. La tempête fut violente et il regarda la foudre frappant un arbousier. – Je te laisse, j’ai un truc à faire.
– Bien, je suis fatiguée et ai besoin d’un bon sommeil. Je regardai Klovis quand il sortit du salon. Le chat nous regarda depuis l’armoire à côté d’un vieux poste de radio, il fut tigré, grisâtre. – Je suis sôre que tu le vois. Il souleva sa tête à ma direction.
Un peu plus tard Klovis revint et s’asseya à la fenêtre en surveillant les êtres qui y rôdèrent, je le vis jeter un coup d’oeil vers le chat. Le chat le méprisait, mais resta dans son coin. Je m’en suis endormie en attendant Klovis murmurer.
Je me retrouvais dans un monde souterrain, dans une immense grotte. Il y eût un trône où un roi était assis, à coté de lui la reine, les êtres surnaturels y marchèrent frénétiquement à tous les sens, des tâches à faire. Sauf un homme qui s’approcha de moi, une apparence plutôt sauvage, des cheveux en désordre, un regard nerveux, ses yeux jaunes me rendirent confuse. Il s’arrêta une dozaine de mètres devant moi. Soudainement il commença à trembler, une grimace qui témoigna de sa douleur, il s’agenouilla et ses doigts devinrent des griffes, des poils ressamblant à ceux d’un loup poussaient, sa tête devint celle d’un loup, gardant un peu d’humanité. J’étais pétrifiée face à sa transformation, figéé sur place jusqu’au moment qu’un Kornikade prit ma main droite. – Allez, il faut qu’on aille. Il parla à mi-voix. Je pouvais bouger mon corps à renouveau, je le suivis vers le trône, je jetais un regard derrière moi, la transformation fut complète et le loup-garou nous regarda en boufeant tantôt à droite, tantôt à gauche, sa tête suivit mes mouvements.
– Il est là pour te prevenir du danger sur ton chemin que tu empruntes, le loup t’attendra. Ta route sineuese t’emmènera à de nombreux croisements, fais gaffe à ceux que tu croiseras. Ses yeux marrons foncés m’étudièrent curieusement. On s’approchait du trône, le roi en sa splendeur me fit signe d’arrêter. Son manteau vert brilla sous les stalactites qui cherchèrent le sol. Des cristaux sur les murs, dans les fissures.
Je me réveillais brusquement, Klovis sautait en me voyant m’asseior dans le canapé. – Qu’y a-t-il ? Demandait-il-moi.
– Je n’en sais rien, j’ai vu un monde souterrain, un trône et même un homme qui se transforma en un loup. Je tremblais en lui parlant à mi-voix. Nous entendions les pas de Nicolas, Klovis se tut.
– Ah, je vois que vous êtes réveillée, ça tombe bien, car j’ai besoin de vous parler. Nicolas soupirait. Il fit signe à moi de lui suivre à la cuisine, il prit une bouteille de vin rouge et deux verres. Je ne disais rien. On s’asseyait à table, il ouvrit la bouteille et servit le vin. – J’ignore la raison, mais j’ai l’impression qu’il faut que je vous en parle.
Je pris le verre de vin, je buvais un peu, je lui disais que j’étais prête à écouter. Il baissa son regard et prit son verre de vin, restait silencieux un moment.
Je marchais dans le bois, les arbres en une splendeur incroyable, une femme mit de la nourriture devant un arbousier sous le ciel légèrement nuageux. Je parcourus les arbustes en espérant apercevoir un animal, les feuilles bougeant légèrement.
Elle ignora ma présence, parla à l’arbre, jadis à l’arbuste. Je restais figée, elle parla en breton, j’entendis le mot korrigan. Celà paraissait étrangement familier, il fallait que je lui demande à qui elle parla. Je m’approchais d’elle, des légers pas, évitant les branches.
Un oiseau s’envola et se dirigea vers moi, un moineau domestique, apparemment un mâle. Elle entendit mes pas, se retourna en me regardant, un regard curieux, ses yeux verts parcoururent mon corps. Son échale couvrant ses cheveux blancs, son visage ridé. Elle souriait soudain.
– Je t’attendais, ils le disaient. Elle hocha sa tête. – Vous dites que j’étais attendue, mais pourquoi ? Je fus confuse ayant un sourire nerveux. – Oui, Marie, les Kornikades souhaitent te voir. – elle pointa son doigt sur l’arbuste, un sourire intriguant sur ses lèvres.
– Mais comment connaisses-vous mon prénom ? J’en fus inquiète.
– Les Kornikades me l’ont dit…
– Mais qui sont les Kornikades ?
– Aies patience, aies confiance. Elle y murmura, regardant l’arbuste.
Je regardai les branches de l’arbuste, j’eus l’impression d’être surveillée.
Soudainement elle se retourna, murmurant en breton à nouveau. J’aperçois un lutin, elle sourit quand elle le comprit. – C’est un des Kornikades que je mentionnais.
– D’accord, mais sont-ils dangereux ?
– N’aie peur, tant que t’as un bon cœur tu n’y risques rien. Elle souriait.
Elle s’assit sur un tronc, m’invita à m’asseoir à côté d’elle, je le dis lentement en regardant le lutin.
– Il ne te fera rien, t’inquiète.
– Il parle ? Je fus confuse.
– S’il le veut, mais il ne parle pas le français, c’est nous les Bretons qui comprenons ce qu’ils disent.
– D’accord, mais je viens d’ailleurs, je suis une étrangère. Je parcourus l’arbuste, espérant voir les Kornikades.
– On les appelle Korrigans, mais les Kornikades sont ceux qui habitent les bois.
– Vous êtes… Elle me l’interrompit.
– On va se tutoyer, je m’appelle Gaëlle.
– Enchantée, et il s’appelle… Interrompue.
– Klovis avec un K, le gardien du royaume des Kornikades. Elle se retourna vers lui, écoutant les mots incompréhensibles, puis se retourna vers moi. – Il me demande si t’as un fruit dans ton sac à dos.
– Oui, une pomme. Confuse.
– Il a faim, tu peux lui donner ta pomme ? Elle souriait. – C’est la coutume par ici.
– D’accord. J’ouvrais mon sac à dos et pris la pomme, je m’apprêtais à la poser devant moi.
– Non, il faut que t’ailles la donner à lui. Elle fut agacée.
Je m’agenouillai devant Klovis.
Ses vêtements faits des feuilles, de ce que la nature fournit. Son nez fut long et fin, ses oreilles longues et pointues. Les bras fins tendus vers moi, je lui donnais la pomme. Il souriait et il prit la pomme, puis il repartit rapidement.
– T’inquiète, il reviendra.
– Je suis plutôt curieuse, pourquoi l’offrande… Je fus interrompue.
– Les Kornikades sont bienveillants, mais tu ne veux pas leur mettre en colère. Elle fit signe de revenir. – Je te le dirai, j’ai été victime de leur colère.
– Qu’ont-ils fait à toi ?
– Tu vois une vieille femme, n’est-ce pas ?
– Oui, mais je ne suis pas si jeune non plus.
– T’en as tort, je suis une demoiselle, je suis victime d’une malédiction à cause d’eux, plutôt à cause de mon égoïsme.
– Qu’as-tu fait pour les mettre en colère ? Je fis une grimace.
– Je n’y respectais pas notre vieille tradition de donner des cadeaux à eux. Son œil droit brilla, je vis ses larmes.
– Est-ce que je pourrais t’en aider ? Là où j’étais figée sur un tronc à côté d’elle, je ressentis de picotements au niveau de la cheville droite, l’un d’eux me touchait.
Trois Kornikades me regardaient, ils eurent posé une bague sur mon pied, ils pointaient tantôt à la bague, tantôt à moi. Je pris la bague, j’essayais de la mettre sur l’annuaire et soudain je comprenais ce qu’ils disent.
– Tu m’entends certainement, elle est maudite, certes.
– Que puis-je faire pour elle ? Je fus confuse entourée des Kornikades. Klovis assis entre la femme et moi, j’ignorais comment il a fait pour s’asseoir sans le voir.
– Il faudrait convaincre sa famille de venir pour faire une offrande, c’est la seule façon de lui libérer.
Les nuages commencèrent à cacher le soleil. – D’accord, mais je suis une étrangère. Je jetais un coup d’œil à elle.
– J’ai oublié mon nom de famille, c’est seulement un membre de ma famille qui peut me libérer de la malédiction. Elle fut malheureuse.
– Pourquoi suis-je là ?
– Tu joues un rôle intermédiaire, seul un inconnu peut transmettre le message. Celui qui se présenta en tant que roi le disa. – La bague… – Garde-la, tu en auras besoin pour nous contacter. Le roi pointa son doigt index sur Klovis, qui souriait. – Il t’accompagnera.
Gaëlle me regarda avec tristesse. – Va trouver ma famille, mon amour. S’il te plaît.
Le roi pointa à l’est avant de reprendre la parole. – Le premier indice se trouve à un village par là-bas. Klovis me regarda curieusement. – Nous sommes invisibles, les gens ne le verront.
Je regardai Klovis. – On y va ? Il me regarda en souriant.
– Oui, je peux m’asseoir sur tes épaules ? Je jetais un coup d’œil à la direction du roi.
– Mais oui, il est un fainéant. Je regardai Klovis à nouveau.
– Monte alors. Ses doigts pointus me chatouillaient en grimpant.