Je suis allée au vélo à l’Argenton-l’église, j’avais envie d’acheter le magazine National Geographic sur l’histoire médiévale. Vous en avez compris, l’histoire m’intéresse. Ce que je pense après avoir lu ce texte ci-dessous, avec les hausses du tabac les buralistes auront du mal à gérer leurs bureaux de tabac et leurs cafés, les villages français seraient désertés, le lieu où on se trouve pour une petite discussion entre copains perdu.
C’est quand-même ça la France, on se rend au café, qui est en même temps un bureau de tabac, pour un café ou un autre breuvage, une boisson alcoolisée pour certains, un Picard. En villes ce sera de la contrebande, la vente à la sauvette, comme à Barbès à côté de la station métro à Paris. La police nationale en aura du travail, ceux qui habitent près de la frontière belge iront en Belgique, 5 cartouches permises selon les directives de l’Union Européenne, 1 cartouches selon la loi française, la directive européenne compte.
Certes il faut que les gens arrêtent de fumer, il faudra trouver ce qui est rentable pour les buralistes à la place du tabac. Sinon les cafés, tel que Le Commerce à l’Argenton-l’église, seront fermés. Le résultat sera plus de chômeurs.
Je sentis l’odeur du sang, je me suis tournée vers le gémissement, je voyais la bête qui partit lentement, elle n’était pas morte, seulement vaincue. Mes mains furent couvertes de sang, je regardais mon reflet dans la flaque d’eau, mes yeux devinrent lentement marrons et mes canines disparurent. Mon corps svelte réapparut, mes vêtements déchirés, je me lavais et me relevais, mon sac à dos rempli de vêtements se trouvait une dizaine de mètres de moi. J’avais des blessures, j’y eus mal en allant de l’avant, la pierre grise foncée et une gemme verte devant moi, c’était une gemme que le roi avait demandée. Prendre la gemme verte me semblait être une mauvaise idée, j’y fis quelques pas vers mon sac à dos, je changeais de vêtements, je pris un jean et un pull vert, mes chaussures furent toujours bonnes, apparemment j’avais enlevé mes chaussures, donc je pris des nouvelles chaussettes et regardais les griffures sur mes bras, elle furent profondes, mais je guérissais étrangement vite. Mon manteau bleu marine se trouvait au fond du sac à dos, je sentais l’odeur de la bête s’éloigner, j’avais l’impression que la louve serait une alliée sur ma route sinueuse, même si la transformation était douloureuse, j’ignorais si j’allais justement revivre la même douleur.
Quelques minutes plus tard devant l’autel, il y eût plus de pierres que je m’imaginais en arrivant sur le lieu, une qui brilla au fond d’un trou, une lumière bleuâtre, une jaune derrière l’autel, une blanche devant, j’y étais confuse, car j’ai entendu une voix rauque à ce moment-là, qui me disait de fermer mes yeux. Un silence s’installa, la bête avait disparu, j’étais seule, mais je ressentis une petite main prendre ma main droite, elle me guida et j’y clignotai un bref moment, elle s’arrêta net, elle reprit le mouvement quand mes yeux étaient refermés, je sentis un froid quand mon bras droit se trouvait dans le trou. La voix reprit la parole. – T’inquiète, il faut que tu sentes une chaleur, concentre-toi. Je la ressentis, mais je ne pus l’atteindre, j’ouvris ma main, la chaleur était toujours à la profondeur du trou. Je m’y concentrait, mais je ne suis s’il fallait penser à la gemme ou à une pierre grise. – Parfois la beauté n’est qu’un mirage. La voix semblait souffler dans mes oreilles. Je pensais à la pierre grise, la gemme que je touchais fut froide, mais la pierre grise fut chaude et elle s’y approcha, j’ai senti la pierre dans la paume et pris la pierre. Je retirai mon bras en poussant avec mon bras gauche sur l’autel.
Je regardais la pierre dans ma main, un peu plus grande que ma main, je la trouvais fascinante, j’y parlais à haute voix. – J’ignore qui tu es, mais je t’en remercie. La pierre grise foncée commença à briller, je l’ignorais et mis la pierre dans le sac à dos.
La voix rauque y murmura. – Très bon choix, ton périple vient de commencer.
Je me souviens d’avoir emprunté les tunnels sans le flambeau, je sentis l’odeur de Claire, elle était nerveuse. Je la vis assise sur un rocher quand la plateforme descendit, elle s’éclata de joie quand elle m’apercevait. On n’y disait rien, juste un changement de sourire et ses yeux attristés semblèrent devenir vifs. La montée prit un très longtemps et les Boléguéans qui travaillèrent fébrilement dans les tunnels s’arrêtèrent brièvement pour nous regarder, quelqu’un disait que la louve a vaincu la bête, sans la tuer, selon la prophétie. Le même Boléguéan tint la roue quand on avait revenu au point de départ, il parcourut mes vêtements en souriant, puis il disparut dans les ombres. On put y rentrer à la grotte où Klovis nous attendit Impatiemment, il fut soulagé quand j’apparais de l’obscurité.
Le roi et la reine nous regardèrent de leur trône, le loup-garou s’approcha hésitant. – Je vais la reprendre, si tu veux.
Je lui regardais dans les yeux jaunes, mes yeux devinrent aussi jaunes. – Est-il vraiment possible ?
Il souriait soudain, puis il prit ma main gauche. – J’ai l’impression que tu auras besoin d’elle d’ici quelques semaines. Je la reprendrai un jour.
Je me rendis compte que je suis devenue un loup-garou et Klovis descendit du rocher pour me rejoindre. – Ben, toi aussi, tu es une créature magique dès aujourd’hui.
Je sus que c’était temporaire grâce à l’homme. – Il faut faire avec… J’y murmurai en s’avançant jusqu’au trône.
Le roi pointa sur le sac à dos. – La précieuse pierre est bien là. Il parla avec certitude.
Je n’en étais pas si sûre, mais je posais le sac à dos devant moi et prit la pierre grise qui devint soudainement une gemme jaune. – Me voilà, vous le saviez déjà.
Le roi et la reine y discutèrent, je pus les entendre grâce à mon ouïe, ils voulaient faire un don à Nicolas. La reine nous parcourut. – Claire, tu es libre et tu auras un cadeau pour ton mari, prends le sachet sur le rocher derrière toi. Ne l’ouvres pas avant de rentrer chez toi.
Le roi me regardait souriant, mystérieusement. – Combien de temps as-tu resté dans les mines ?
Je regardais mon poignet gauche, ma montre n’était plus là. – J’ignore, cinq heures peut-être ?
Le roi pointa sur Klovis. – Tu lui le diras.
Klovis prononça les mots. – Vous avez resté vingt-deux heures dans les mines et nous devons honorer la parole, partons.
Le roi hocha la tête et la reine tint la main du roi, nous y partions en silence et le portail à l’autre bout de la grotte s’ouvrit. Les Boléguéans nous regardèrent curieusement, l’homme souriant fit signe d’un au-revoir. On marcha sur le sentier, les rayons du soleil nous accueilleront pensais-je à ce moment. Je m’y retrouvais dans le cercle des rochers, Claire parcourut le paysage, il souriait chaleureusement quand elle ferma ses yeux pour sentir l’air frais. Klovis parcourut les rochers, aucune trace des Boléguéans.
Je regardais Claire et tins de lui parler. – Je crois bien qu’il est temps de rentrer chez toi.
Elle se tourna vers moi en souriant. – Crois-tu que Nicolas a fait ses délicieuses crêpes ?
Je riais, Klovis eût du mal à rester sur mes épaules. – Bien sûr, il y aura aussi un très bon vin.
Claire commença à marcher à la direction de sa maison. – Allons-y alors, Nicolas me manque. Elle voulait ouvrir le sachet, mais je l’ai empêchée de le faire.
Je ressentis la présence des cerfs dans le bois, mes sens furent émouvants et améliorés, je commençais à m’y habituer.
Les gemmes de toute couleur brillèrent dans les longs couloirs de la mine, l’odeur fut forte, les poteaux me firent baisser très souvent, Claire était habituée à l’environnement et marcha très vite et je dus m’habituer à mon odorat amélioré, j’y commençais à sentir les rats qui coururent tout au long des murs et devant mes pieds, je n’y comprenais rien, je n’eus besoin de mon flambeau je pus éviter les obstacles avec les bruits de nos pas, mon ouïe fut améliorée et je me suis précipitée pour rattraper Claire. – On est où ?
Elle s’arrêta brièvement et me regardait souriant, les flammes allumaient son visage qui fut presque effrayant. – On devra descendre à un niveau très bas, il y a un ascenseur dans l’un des couloirs qu’on va emprunter. Ses yeux attristés semblèrent devenir pleins d’espoir en me regardant.
On emprunta un couloir sur la droite du carrefour, un Boléguéan vint de la gauche poussant un chariot, suivi par deux autres, ils nous ignoraient en passant, des gemmes brillèrent dans le chariot de bois. Claire jeta un coup d’œil à ma direction, elle fit un signe à moi, elle voulut que je m’y empêche. Les gemmes brillèrent différemment dans ce couloir, j’avais du mal à voir les couleurs. On y marchait une demie-heure avant d’arriver à un ascenseur, en bois et une corde attachée à la cabine, il fallait tourner une sorte de roue pour descendre, des Boléguéans y parlaient fort, ils jetaient un regard sur nous, puis reprirent leur travail.
Claire me regardait en réfléchissant. – J’espère que tu n’auras pas peur en descendant.
Je regardais dans le trou qui semblait être très profond. – Si, mais il faut qu’on le fasse. J’eus la trouille.
Elle ouvrit la barrière et nous nous allions sur la plateforme, pendant ce temps-là un Boléguéan dans l’ombre apparut, il sentit une odeur de moi, il m’appela la louve, puis quand la barrière était en place il commença à nous descendre.
La descente fut très longue, je voyais des Korrigans travailler et il fut sombre, j’y remarquais l’humidité du fond, l’eau sentit des odeurs des plantes aquatiques. On descendit de la plateforme et Claire parcourut les trois couloirs devant nous. – Tu aurais dû avoir des sens améliorés maintenant, j’ai vu l’homme te griffer.
Elle y eût raison, j’ignorais comment j’ai pu ressentir la différence aussi rapide. – Oui, je ressens la présence d’un animal.
Claire souriait mysteriemment. – Oui, il faut que tu le combattes. Je dois y attendre maintenant.
J’y eus la trouille, d’abord mon odorat amélioré me disait que l’animal se trouvait dans le couloir de gauche. J’entendis un gémissement et malgré le fait que j’étais pétrifiée je m’y obligeais d’avancer vers l’obscurité totale, les flammes furent éteintes et je dus me fier à mes nouveaux sens. L’odeur de la bête fut humide, j’entendais le bruit des eaux quand l’animal bougeait, il m’eût ressentie, car j’entendis un grognement lointain. Je marchais dans les flaques d’eau dans l’obscurité, une lueur au fond du tunnel qui fut spacieux, la bête devrait être énorme pensais-je.
Quelques minutes plus tard je me retrouvais face à la bête, elle fut deux mètres de haut et quatre mètres de long, massive, des poils noircis par l’humidité. Une grande gueule pleine de dents pointues, des grosses canines, des yeux jaunes, pourtant il me semblait qu’elle était aveugle, car elle sentait ma douleur et grogna. Elle sortit ses longues griffes de ses pattes, l’eau donna une odeur de carcasses, j’ai vu vaguement des os des Boléguéans dans la faible lumière venant des gemmes aux murs de la grotte, je voyais une pierre grise foncée au fond de la grotte. Je me sentais prête à attaquer comme une prédatrice, j’eus des sentiments que mes os commencèrent à craquer, mes ongles devinrent de plus en plus des griffes, j’y croyais que j’allais mourir avant d’arriver à attaquer la bête. Je me suis perdue et tombée par sol je sentis que je ne pus me contrôler, tout devînt floue. La bête s’apprêta à m’attaquer, mais je m’en souviens de la louve en moi, elle prit dessus.
Je me suis précipitée dans la grotte, je n’y voulus que de finir la tâche le plus vite possible, ces Korrigans furent différents plus sérieux. Klovis parcourut les autres qui travaillaient sur un objet brillant, je n’en savais pas que cet objet était important. Les Boléguéans furent leur nom d’après Klovis, il fut réservé en les parcourant. L’homme avec des yeux jaunes s’approcha de nous, il resta silencieux en me regardant un bref moment, ses cheveux blancs en désordre m’intriguaient, il commença à parler à basse voix. – Je suis maudit, tu verras, la louve en toi se réveillera à bientôt. Ses mots me furent étranges, il paraît qu’il parlait d’une malédiction. – Je suis damné, mais pour toi ce serait un cadeau.
– D’accord, mais je suis juste un être humain. Je m’y précipitai pour lui passer quand je vis ses griffes de loup attraper mon bras gauche, il m’eût griffée.
– La première fois tu ne pourras contrôler la louve, mais après tu l’utiliserais pour le bien. Il sourit mystérieusement avant de reprendre la parole. – C’est un cadeau, pas une malédiction, cet état ne durera qu’un bref temps, jusqu’à la fin de votre mission.
Je regardais mon bras, le sang coulait légèrement et il le lâcha en se retirant dans son coin. Un Boléguéan tint ma main droite et sa petite main chatouilla, il pointa sur le trône au fond de la grotte, je voyais la reine et le roi arriver d’une petite porte derrière le trône. Elle avait une robe rouge et jaune, ses oreilles pointues et son fin nez, elle monta sur le trône, le roi habillé en une veste doré attendit devant le trône en me regardant curieusement, il parcourut mon corps svelte et surtout le sang qui commença à coaguler, ses yeux verts furent beaux, son nez un peu plus marqué par à celui de la reine, qui avait des yeux attristés de couleur bleue. Le Boléguéan lâcha ma main et Klovis descendit de mes épaules, il y montra son respect par agenouiller devant le trône, je voulais faire un signe de respect, le roi secouait la tête avant de parler. – C’est moi qui vous dois montrer mon respect. Il monta rapidement sur le trône à côté de la reine. – Je suis le roi des Boléguéans et tu es Klovis, le guide d’elle. Je m’appelle Gwenaël et ma reine s’appelle Gale.
– Je suis Marie, j’ignore pourquoi je suis venue, j’ai juste un sentiment que c’était nécessaire. Je parcourus les Boléguéans qui passèrent devant le trône.
Gwaën regarda mon bras gauche. – Il faudrait le nettoyer, mais je te dis de bien accomplir des tâches que je te confinerai. D’abord faut-il dire qu’elle est vivante, elle est peut-être un peu réservée, mais elle vous suivrait.
Je pensais à Claire, à ce moment-là une servante vint avec un bol rempli d’un liquide bleu et une sorte de serviette, elle prit mon bras et commença à enlever le sang coalugé, elle y murmura en référant à la louve. Pendant ce temps-là une vieille femme apparût venant de ma droite, c’était probablement Claire.
Le roi pointa sur elle. – Voici Claire, elle partira demain avec vous, elle ne s’en souviendra de rien.
Claire me regardait souriant et ses yeux attristés me semblerent être noirs, c’était les ombres qui jouaient sur ses joues et son front, ses cheveux blancs et elle était habillée comme Nicolas avait décrit. – Je ne sais pas combien de temps que j’ai été ici, mais il y eût une raison particulière que j’ignore.
Ce qu’elle avait subi, auquel j’avais affaire, m’était inconnu ce jour-là. – Nicolas pense toujours à toi, il fait de crêpes sans cesse.
Elle souriait soudain, ses yeux marrons devinrent vifs. – Comme toujours, c’est bien mon Nicolas.
Le roi nous interrompa, il parla calmement. – Bien, ma promesse est celle de la laisser partir. Par contre il faut que tu ailles bien à la profondeur de la mine, il y a une pierre qui est en réalité une gemme, je la veux, mais je n’y puis aller.
Je regardais Klovis qui souriait tristement. – Tu as entendu, il faut qu’on fasse cette tâche.
Le roi m’interrompit. – Tu iras sans Klovis, Claire t’accompagnera.
Claire hocha la tête en acquisement. – C’est moi qui connais le chemin, mais c’est l’élue qui puit trouver la gemme dans l’obscurité.
Klovis le regardait souriant. – Je ne puisse être partout, mais je t’y attendrai.
La reine nous parcourut avec son regard. – Il y a de la nourriture pour Klovis, il sera là à votre retour. Souviens-toi de ceci, la louve serait utile.
Je partais avec Claire, elle fut silencieuse en me guidant vers une ouverture sombre, des anciennes torches à côté de l’entrée, elle m’en rendit une et les flammes furent vives. Elle prit une autre est entra dans la mine, le mur brilla en avançant dans l’obscurité et j’entendis l’homme crier que la louve serait un cadeau, je commençais à m’inquiéter quand mes sens changèrent, mon odorat commença à s’améliorer et mon ouï aussi, ma vision était toujours limitée aux flambeaux.
Trois heures du matin, la tempête s’est arrêtée, Nicolas tint son verre de vin rouge, il tenta de prendre la parole en plusieurs réprises, je lui disais de prendre son temps. Je jetais un coup d’oeil à travers la fenêtre, il paraissait qu’un loup était dans la clairière. Il reprit l’esprit, commença à parler à basse voix. – Je me souviens de ce jour-là, quand elle mourait. C’était comme hier. Ecoutez bien, il faut que vous le dise.
Claire sortait et il fit beau ce jour-là, Nicolas restait à l’intérieur, elle regarda le soleil. – Chéri, viens me réjoindre. Elle s’imaginea leur fils Gwaën courir dans le pré, il avait été un enfant plus ou moins vif. Il était parti à Nantes pour étudier, il avait 21 ans ce jour-là. Un grand homme, plus grand que son père, des yeux verts et des cheveux chataîns clairs.
Nicolas sortit avec sa canne, c’était un bâton en bois en réalité, il prit la main de Claire. – Oui, je crois bien qu’il sera une belle journée. Il emrassa sa femme, puir reprit la parole. – Si l’on allait faire un pique-nique à la colline ?
Claire réfléchit un bref moment, elle regardait autour d’eux et le panier était déjà prêt. – Tu l’avais déjà préparé. Si je dirais non alors ?
Nicolas avec son regard vif, souriait en cherchant le panier. – Et alors, tu es partante ?
Claire ne put s’empêcher de sourire chaleureusement. – On y va. Sa jupe bleue bougea sous le vent, sa chemise blanche avait un symbole infini sur la poitrine, grisâtre. Ses chaussures de randonnée furent propres. Elle regarda son mari habillé en jean et une chemise verte, lui aussi avait mis ses chaussures de randonnée. Elle souriait, car c’était toujours pareil, c’était leur petit jeu.
Nicolas mit sa veste au-dessus du panier, il avait vérifié qu’il eût une bouteille de vin rouge, des pains, du Camambert et une saucisson sec. – Je suis prêt, tu devrais peut-être prendre ta veste.
– D’accord , si tu le dis, mais je suis sûre que tu tinquiètes pour rien. Elle rentrait, prit sa veste bleue. Puis ils partirent en marchant vers la colline, deux kilomètres de marche, mais c’était là où il se sont amoreux de l’un l’autre.mais aussi la première fois quand ils ont fait l’amour. Claire se souvint le léger baiser, sa main sur son genou, il y hésita, ayant peur de lui faire du mal. Elle se souvint de ce jour-là, pleinement. Nicolas avança et elle le suivit, les herbes furent vertes, les fleurs de toute couleur. Leurs pas firent de craquements quand ils marchèrent sur les branches.
Un peu plus tard sur la colline, les rochers qui témoignent des druides, il y eût un lieu de culte. Il fallait plaire les Korrigans, les Kornikades, qui jouèrent de tours avec les êtres humains, il y aurait pu une possibilité de trouver de l’or, un cadeau des Kornikades. Ils furent justement assis entre les rochers, le panier ouvert et Nicolas prit un morceau du saucisson sec. Il se souvint qu’il avait oublié l’offrande aux Kornikades. Tant pis pensa-t-il, ce sera pour une autre fois. Ils eurent l’impression d’être surveillés à ce moment précis, il n’y eût personne. Ils s’embrassaient passionnement, ils firent l’amour sous un ciel bleu, il caressa les seins, elle lui toucha à l’arrière des oreilles. Mais il y eût une sensation étrange cette fois-là, quelqu’un leur regarda, un être malveillance. Ils s’arrêtèrent en parcourant l’environnement, ils n’étaient surtout pas seuls, mais ce n’était pas un être humain qui rôdait autour d’eux.
Nicolas se leva brusquement. – Qui est là ? Montrez-vous ! Il eût peur, c’était un présentiment, une alerte qui lui fit pétrifié. Il regarda Claire qui se protégea avec le couteau. Le ciel changea rapidement, il se fit noircir et les bruits de pas venant de nulle part, partout autour d’eux. Il n’y voyaient personne, Claire sentit des petites mains qui la touchaient, soudainement prisée, elle vit Nicolas qui tenta de prendre sa main, mais une force invisible l’empêcha de le faire. La terre s’ouvrit derrière Claire et Nicolas fut figé, ne pouvant rien faire pour aider sa femme, la sécourir n’était pas possible, les créatures le tinrent. Il vit Claire disparaître lentement, engloutie par le sol et il vit les Kornikades, des oreilles pointues, des yeux sombres, des cheveux gris. Les fines mains tiraient, le regard de Claire fut terrifiant. Il entendit une voix. – Elle est notre otage, attention au loup-garou.
Après un moment le ciel est redevenu bleu, le panier et toute la nourriture se sont répandus partout. Il s’asseya et fixa son regard sur le lieu où Claire disparut. Il ne put pleurer, juste ressentir cette peur, ce qu’il avait vécu a-t-il rêvé auparavant. Il sentit la culpabilité et la colère. – Pourquoi ai-je ignoré ce que vous m’aviez dit dans mes rêves ? S’écria-t-il et commença à pleurer.
Il est rentré, seul dans la maison, il vit le manteau de sa femme, celui que Claire portait quand ils étaient en ville, il le prit et sentit l’odeur de Claire en pleurant. Il ne sut le dire à leur fils, les jours passèrent, les jours devinrent des semaines, des mois et des années. Et l’étrangère arrivera qui brisera la malédiction pensa-t-il dans sa solitude.
Comme il était face à moi, il finisse son histoire en tenant un mouchoir avec les initiales de Claire. – Vous voilà, je ne sais pas si elle est vivante ou morte, c’est ça qui fait mal.
Je tins sa man gauche, je lui disais à basse-voix que je suis vraiment désolée. – Je ne sais pas comment vous le dire, mais je vous crois vraiment.
Il regarda à la direction de Klovis qui était assis sur le banc à côté de la porte d’entrée. – Je m’imagine que vous êtes accompagné, mais je ne veux pas voir votre compagnon.
Klovis n’en disait rien, il paraissait qu’il ne se souciait pas de l’histoire de Nicolas. Je sus quand-même qu’il n’était pas sur son territoire. Klovis me regarda avec un regard neutre, il murmura. – Je n’y suis pour rien, je ne peux rien faire pour lui. Peut-être toi, je l’ignore.
Nous restions le reste de la nuit assis dans la cuisine en silence, j’avais sa main dans les miennes. Son regard baissé, il lisait les initiales de sa femme disparue.
Nicolas de Staël m’avait proposée de passer la nuit chez lui, pour que je puisse repartir le lendemain matin après la tempête. Il cherchait une couverture et un oreiller, des vêtements de sa femme. – Tiens, pour que vous ne rattrapiez froid. Il eût l’air content, il me semblait qu’il y vivait seul depuis des années.
– Merci Monsieur, je suis trempée, ça me ferait du bien. Je pris les vêtements, une rode de nuit que j’enfilais et un pantalon, un pull vert de lin. Les campagnardes s’habillaient appartement plutôt à la façon pratique, qui me convint parfaitement ce jour-là. Il partit lentement vers sa chambre à coucher en me souhaitant bonne nuit. Klovis nous regarda depuis la fenêtre, il souriait. Nicolas disparut et Klovis semblait suivre des mouvements à l’extérieur. Il murmura qu’il y eût d’autres de son espèce, j’espérais que Nicolas n’ait rien entendu.
Dans sa chambre Nicolas se changea, se déshabillait et s’enfilait son pyjamas. Il parla à basse voix à sa femme, qui n’était pas là sauf que dans son esprit. – Oui, chérie je sais que tu es là, tu me surveilles tous les jours. Il ressentit la présence des Kornikades à l’extérieur, c’est la même sensation qu’il avait ressentie le jour du décès de sa femme, le jour où ils lui eurent dit de ne pas laisser sa femme partir dans les bois, car le loup y rôdait. Il n’y eût pas de loups, c’était un loup-garou. Les loups n’osèrent pas s’approcher d’elle, comme ils avaient peur d’elle, il s’en souvint. Il s’allongea sur son lit et s’endormit.
– Je crois qu’ils aient la possibilté de nous emmerder s’ils le souhaitent. Je parlai à basse voix.
– Certes, mais il y d’autres crétures qui y rôdent. La tempête fut violente et il regarda la foudre frappant un arbousier. – Je te laisse, j’ai un truc à faire.
– Bien, je suis fatiguée et ai besoin d’un bon sommeil. Je regardai Klovis quand il sortit du salon. Le chat nous regarda depuis l’armoire à côté d’un vieux poste de radio, il fut tigré, grisâtre. – Je suis sôre que tu le vois. Il souleva sa tête à ma direction.
Un peu plus tard Klovis revint et s’asseya à la fenêtre en surveillant les êtres qui y rôdèrent, je le vis jeter un coup d’oeil vers le chat. Le chat le méprisait, mais resta dans son coin. Je m’en suis endormie en attendant Klovis murmurer.
Je me retrouvais dans un monde souterrain, dans une immense grotte. Il y eût un trône où un roi était assis, à coté de lui la reine, les êtres surnaturels y marchèrent frénétiquement à tous les sens, des tâches à faire. Sauf un homme qui s’approcha de moi, une apparence plutôt sauvage, des cheveux en désordre, un regard nerveux, ses yeux jaunes me rendirent confuse. Il s’arrêta une dozaine de mètres devant moi. Soudainement il commença à trembler, une grimace qui témoigna de sa douleur, il s’agenouilla et ses doigts devinrent des griffes, des poils ressamblant à ceux d’un loup poussaient, sa tête devint celle d’un loup, gardant un peu d’humanité. J’étais pétrifiée face à sa transformation, figéé sur place jusqu’au moment qu’un Kornikade prit ma main droite. – Allez, il faut qu’on aille. Il parla à mi-voix. Je pouvais bouger mon corps à renouveau, je le suivis vers le trône, je jetais un regard derrière moi, la transformation fut complète et le loup-garou nous regarda en boufeant tantôt à droite, tantôt à gauche, sa tête suivit mes mouvements.
– Il est là pour te prevenir du danger sur ton chemin que tu empruntes, le loup t’attendra. Ta route sineuese t’emmènera à de nombreux croisements, fais gaffe à ceux que tu croiseras. Ses yeux marrons foncés m’étudièrent curieusement. On s’approchait du trône, le roi en sa splendeur me fit signe d’arrêter. Son manteau vert brilla sous les stalactites qui cherchèrent le sol. Des cristaux sur les murs, dans les fissures.
Je me réveillais brusquement, Klovis sautait en me voyant m’asseior dans le canapé. – Qu’y a-t-il ? Demandait-il-moi.
– Je n’en sais rien, j’ai vu un monde souterrain, un trône et même un homme qui se transforma en un loup. Je tremblais en lui parlant à mi-voix. Nous entendions les pas de Nicolas, Klovis se tut.
– Ah, je vois que vous êtes réveillée, ça tombe bien, car j’ai besoin de vous parler. Nicolas soupirait. Il fit signe à moi de lui suivre à la cuisine, il prit une bouteille de vin rouge et deux verres. Je ne disais rien. On s’asseyait à table, il ouvrit la bouteille et servit le vin. – J’ignore la raison, mais j’ai l’impression qu’il faut que je vous en parle.
Je pris le verre de vin, je buvais un peu, je lui disais que j’étais prête à écouter. Il baissa son regard et prit son verre de vin, restait silencieux un moment.
Il avait commencé à pleuvoir, je dus mettre ma veste avec la capuche, le ciel noirci et je l’imaginais l’arrivée de Thor, le dieu du tonnerre. Il commença à frapper avec son marteau Mjöllnir, la foudre pour créer une tempête, il aurait pu apaiser la tempête, mais il fut temps d’un orage.
Klovis s’en foutait, il chantait une chanson.
Je partais pour une aventure, loin de mon peuple, au secours, au secours, ils ont besoin de moi, j’irai là où ils seraient, je l’espère.
Je jetais un coup d’œil sur mon épaule, les gouttes d’eau coulèrent violemment. – La pluie ne te dérange pas, apparemment.
Il s’arrêta, me regardant avec ses petits yeux presque noirs. – Pourquoi la nature me dérangerait ? La pluie ne durera pas.
– Je pensai à Thor, tu le connais ? Je regardai devant moi en marchant dans une flaque d’eau. La boue fit la marche un peu plus dure.
– Si je dis qu’il est réel, me croirais-tu ?
– Tu existes, tu es assis sur mes épaules, je suppose que Thor soit là-haut.
Un silence s’installa et nous passèrent des arbustes, des arbousier et d’autres arbres, je l’imaginais des bras qui essayaient de nous rattraper. Il chantait encore avec sa voix rauque. Je me demandais quand-même dans quelle aventure je me retrouvais, une vieille femme qui avait oublié son nom de famille, qui se souvient de son prénom et dit qu’elle n’est pas âgée. Puis les Kornikades, je ne savais pas qu’ils existaient il y a trois heures.
– Tu penses à quoi ? Klovis se pencha vers mon visage.
– Juste des réflexions sur la situation. Je répondis avec un ton léger.
– C’est sérieux, n’oublie pas que tu pourrais sauver la vie de Gaëlle.
– Oui, j’en ai bien compris.
– Le village de Kerniguez sera notre première destination. Il recula rapidement.
– Joli nom, ça me plaît. Je souriais en pensant à ce nom.
Klovis se tut, je sentis son léger corps pesant sur les épaules, ses petites jambes autour de mon cou, se penchant sur ma tête. Je vis la lueur au fond d’une clairière, un chalet de quelque sorte, je me rapprochai sachant que l’habitant de la maison ne pourra pas voir Klovis, sauf si Klovis voulait se montrer. J’entendis les premiers tonnerres. – Tiens, tu viens d’arriver juste à temps, mon cher Thor.
La maison fut petite, à travers la fenêtre de la cuisine je vis un vieil homme faire des crêpes, j’allais vers la porte, la couleur de la maison semblait être gris foncé, le toit aurait dû être noir. Deux fenêtres en face, la porte d’entrée au milieu. Deux marches, je toquai et le vieil homme cria – Qui est-ce ?
– Je suis juste une passante ayant besoin d’aide. Je ne m’attendais pas qu’il ouvrirait, mais une minute plus tard il ouvra la porte d’entrée et m’invita. Il regarda mes yeux marrons, mes cheveux trempés malgré la capuche, au moins mes cheveux blancs n’étaient pas visibles. J’entrai et je ressentis l’inquiétude de Klovis, il resta silencieux. – Bonsoir Monsieur, merci de m’avoir fait entrer.
– Bonsoir Madame, que faites-vous seule en pleine nature ?
Je ne pus dire que Klovis m’accompagnea, ça restait un secret, il descendit de mes épaules, il fit un tour de la maison. Un chat dans le sofa réagit à sa présence, il lui calma. – Je souhaite juste me rendre à Kerniguez, mais comme vous pouvez constater il pleut.
Il fit signe à moi de le suivre. – J’espère que vous avez faim, car je viens de faire des crêpes, trop de crêpes comme d’habitude. C’est comme ça depuis le décès de ma femme Claire.
– Je suis désolée. Mais oui, on a… J’y reprends la parole. – J’ai faim et les crêpes me tentent.
Il alla chercher une assiette sur une étagère et des couverts dans un tiroir. – Asseyez-vous, je vous en prie.
Je m’asseyais à côté de la fenêtre, un cactus et un amaryllis, il y eût peu de plantes. – D’ailleurs je m’appelle Marie.
Il vint à la table avec les crêpes sur un plateau, il y eût deux bocaux de confiture, des fraises et de l’abricot. – Enchanté, je m’appelle Nicolas de Staël. Puis il s’asseyait avec une telle souplesse. – Faites comme chez vous, servez-vous.
Je m’y servis et je pris plutôt la confiture des fraises. Je sentis les picotements au niveau de ma cheville, je regardai discrètement Klovis qui murmurait qu’il avait faim. Je fis tomber de morceaux sur mes genoux et il les mangea. – Que faites-vous dans la vie ?
Nicolas y réfléchissait longtemps avant de répondre. – Pas grand-chose, j’ai un petit jardin, ça m’occupe. Mais c’était ma femme Claire qui avait les doigts verts, j’y continue pour me souvenir de nos bons moments.
Je parcourus les tableaux et les photographies, un tableau d’un motif de Quimper. – Au fait, je suis photographe. L’idée de m’installer en Bretagne fut spontanée.
Il baissa son regard, il y réfléchissait, releva le regard et reprit la parole. – Il y a des lieux historiques à visiter, on y parle aussi des Korrigans, mais je ne crois pas en ces petits nains. Korrigan est un nom celtique de petit nain.
– J’en ai déjà parlé, mais j’ai entendu qu’il y de nombreux Korrigans.
– C’est pas faux, mais faites attention à ces créatures fantastiques, elles pourraient être dangereuses.
– Je n’ai aucun envie de leur faire du mal. Je regardai vite fait Klovis sur mon pied droit, il fut content.
– Nous avons besoin d’elles pour aller là où les indices sont posés. Il regarda toujours et soudain il entendait les Kornikades dehors.
Je marchais dans le bois, les arbres en une splendeur incroyable, une femme mit de la nourriture devant un arbousier sous le ciel légèrement nuageux. Je parcourus les arbustes en espérant apercevoir un animal, les feuilles bougeant légèrement.
Elle ignora ma présence, parla à l’arbre, jadis à l’arbuste. Je restais figée, elle parla en breton, j’entendis le mot korrigan. Celà paraissait étrangement familier, il fallait que je lui demande à qui elle parla. Je m’approchais d’elle, des légers pas, évitant les branches.
Un oiseau s’envola et se dirigea vers moi, un moineau domestique, apparemment un mâle. Elle entendit mes pas, se retourna en me regardant, un regard curieux, ses yeux verts parcoururent mon corps. Son échale couvrant ses cheveux blancs, son visage ridé. Elle souriait soudain.
– Je t’attendais, ils le disaient. Elle hocha sa tête. – Vous dites que j’étais attendue, mais pourquoi ? Je fus confuse ayant un sourire nerveux. – Oui, Marie, les Kornikades souhaitent te voir. – elle pointa son doigt sur l’arbuste, un sourire intriguant sur ses lèvres.
– Mais comment connaisses-vous mon prénom ? J’en fus inquiète.
– Les Kornikades me l’ont dit…
– Mais qui sont les Kornikades ?
– Aies patience, aies confiance. Elle y murmura, regardant l’arbuste.
Je regardai les branches de l’arbuste, j’eus l’impression d’être surveillée.
Soudainement elle se retourna, murmurant en breton à nouveau. J’aperçois un lutin, elle sourit quand elle le comprit. – C’est un des Kornikades que je mentionnais.
– D’accord, mais sont-ils dangereux ?
– N’aie peur, tant que t’as un bon cœur tu n’y risques rien. Elle souriait.
Elle s’assit sur un tronc, m’invita à m’asseoir à côté d’elle, je le dis lentement en regardant le lutin.
– Il ne te fera rien, t’inquiète.
– Il parle ? Je fus confuse.
– S’il le veut, mais il ne parle pas le français, c’est nous les Bretons qui comprenons ce qu’ils disent.
– D’accord, mais je viens d’ailleurs, je suis une étrangère. Je parcourus l’arbuste, espérant voir les Kornikades.
– On les appelle Korrigans, mais les Kornikades sont ceux qui habitent les bois.
– Vous êtes… Elle me l’interrompit.
– On va se tutoyer, je m’appelle Gaëlle.
– Enchantée, et il s’appelle… Interrompue.
– Klovis avec un K, le gardien du royaume des Kornikades. Elle se retourna vers lui, écoutant les mots incompréhensibles, puis se retourna vers moi. – Il me demande si t’as un fruit dans ton sac à dos.
– Oui, une pomme. Confuse.
– Il a faim, tu peux lui donner ta pomme ? Elle souriait. – C’est la coutume par ici.
– D’accord. J’ouvrais mon sac à dos et pris la pomme, je m’apprêtais à la poser devant moi.
– Non, il faut que t’ailles la donner à lui. Elle fut agacée.
Je m’agenouillai devant Klovis.
Ses vêtements faits des feuilles, de ce que la nature fournit. Son nez fut long et fin, ses oreilles longues et pointues. Les bras fins tendus vers moi, je lui donnais la pomme. Il souriait et il prit la pomme, puis il repartit rapidement.
– T’inquiète, il reviendra.
– Je suis plutôt curieuse, pourquoi l’offrande… Je fus interrompue.
– Les Kornikades sont bienveillants, mais tu ne veux pas leur mettre en colère. Elle fit signe de revenir. – Je te le dirai, j’ai été victime de leur colère.
– Qu’ont-ils fait à toi ?
– Tu vois une vieille femme, n’est-ce pas ?
– Oui, mais je ne suis pas si jeune non plus.
– T’en as tort, je suis une demoiselle, je suis victime d’une malédiction à cause d’eux, plutôt à cause de mon égoïsme.
– Qu’as-tu fait pour les mettre en colère ? Je fis une grimace.
– Je n’y respectais pas notre vieille tradition de donner des cadeaux à eux. Son œil droit brilla, je vis ses larmes.
– Est-ce que je pourrais t’en aider ? Là où j’étais figée sur un tronc à côté d’elle, je ressentis de picotements au niveau de la cheville droite, l’un d’eux me touchait.
Trois Kornikades me regardaient, ils eurent posé une bague sur mon pied, ils pointaient tantôt à la bague, tantôt à moi. Je pris la bague, j’essayais de la mettre sur l’annuaire et soudain je comprenais ce qu’ils disent.
– Tu m’entends certainement, elle est maudite, certes.
– Que puis-je faire pour elle ? Je fus confuse entourée des Kornikades. Klovis assis entre la femme et moi, j’ignorais comment il a fait pour s’asseoir sans le voir.
– Il faudrait convaincre sa famille de venir pour faire une offrande, c’est la seule façon de lui libérer.
Les nuages commencèrent à cacher le soleil. – D’accord, mais je suis une étrangère. Je jetais un coup d’œil à elle.
– J’ai oublié mon nom de famille, c’est seulement un membre de ma famille qui peut me libérer de la malédiction. Elle fut malheureuse.
– Pourquoi suis-je là ?
– Tu joues un rôle intermédiaire, seul un inconnu peut transmettre le message. Celui qui se présenta en tant que roi le disa. – La bague… – Garde-la, tu en auras besoin pour nous contacter. Le roi pointa son doigt index sur Klovis, qui souriait. – Il t’accompagnera.
Gaëlle me regarda avec tristesse. – Va trouver ma famille, mon amour. S’il te plaît.
Le roi pointa à l’est avant de reprendre la parole. – Le premier indice se trouve à un village par là-bas. Klovis me regarda curieusement. – Nous sommes invisibles, les gens ne le verront.
Je regardai Klovis. – On y va ? Il me regarda en souriant.
– Oui, je peux m’asseoir sur tes épaules ? Je jetais un coup d’œil à la direction du roi.
– Mais oui, il est un fainéant. Je regardai Klovis à nouveau.
– Monte alors. Ses doigts pointus me chatouillaient en grimpant.
Mes pleurs en vrille, mes pensées brouillées, tu es toujours présent, au fond de mon âme heurtée, je te vois toujours, en permanence, tu m’as profondément blessée dans le passé, quand nous habitions Paris.
Tellement j’avais d’amour pour toi, et toi ?
J’aimerais retrouver cette forte émotion nommée l’amour à renouveau, me sentir forte, euphorique, heureuse, rien d’autre qu’un seul battement de cœur, celà me ferait plaisir, un plaisir disparu depuis un longtemps.
Avais-tu d’amour pour moi ?
Que j’adorais sentir les arômes de ton eau de toilette, te regarder quand tu te rasais, entendre les véhicules venant de la place de la République, la ville de Paris, là où je te trouvais, en même temps tu m’as profondement heurtée par ton besoin de contrôle sur moi.
Pourtant j’en eus d’amour pour toi !
Aujourd’hui je m’en souviens, de nos promenades aux bois de Boulogne-Billancourt, autour du lac Daumesnil, les oies et paons se précipitaient pour les miettes de pain, le plumage du paon, le mâle en toute splendeur, ces moments-là y resteront cachées dans mon cœur.
Ô Paris, j’en eus aussi amour pour toi.
Je fis du théâtre à Paris, je vins d’un autre pays, le théâtre me fit vivre, la première fois sur scène, la nervosité, les piqûres imaginaires, j’y suis allée et il fut mon premier spectacle en tant qu’artiste, je devins une actrice sur scène, je devins mon personnage féminin sur cette scène.
Que j’en eus d’amour pour toi à l’époque.
Mais je devais toujours te convaincre qu’il n’y avait personne qui m’attendait, tu ne m’en fis pas confiance en compagnie d’autres hommes, ces hommes-là ne sont que de mes amis, tu le savais bien et nous sommes toujours amis.
Je songeais rêver, un rêve fantastique, dans les ombres, dans les fosses, parlant, songeant, des idées soudain claires, malgré ma souffrance psychique
J’irais là où tu puisses me dire la paix se trouve, cette paisible émotions qui tint ma main avec douceur, laquelle je puisse ressentir sans peur.
Que puis-je faire alors ?
Lorsque je pleurais, mes émotions remontées, lesquelles je voulus oublier, celles qui m’en rappellent, de cette douleur profonde, celle que je ressentis puisque je te regardais, que j’eusse envie de partager ma vie avec toi, dans ton pays lointain, j’y restai, la misère non indisposée, aujourd’hui je ne puis que songer.
Que tu sois là ou pas, peu importe ta présence, car je te porterais dans mon cœur, sans rancune, juste la douleur que tu me faisais lorsque j’eus envie de te parler de mes sentiments, tu n’écoutais guère à ce que je te disais, pourtant mon amour, il fut tellement vrai, un véritable amour, plein d’émotions gaies et tristes.